Usine chimique Pont-de-Claix (Isère) : Grève chez Chloralp20/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1868.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Usine chimique Pont-de-Claix (Isère) : Grève chez Chloralp

Mardi 11 mai, toutes les entreprises issues des cessions de Rhône-Poulenc et Rhodia sur l'usine chimique de Pont-de-Claix (sept au total, comprenant 1400 salariés) étaient appelées par la CGT, dans le cadre d'une journée d'action de l'ensemble de la chimie nationale, à débrayer quatre heures, tant pour le personnel à la journée que pour chacune des cinq équipes. Un départ en car était organisé pour rejoindre la manifestation régionale à Lyon, à laquelle participaient 65 salariés du site.

Chez Chloralp (280 salariés), la section CGT, à la demande de travailleurs de l'équipe qui débutait la grève, et qui étaient partants pour la manifestation, a appelé à huit heures de grève, imposant de fait l'arrêt total des ateliers de production de chlore et de soude et permettant ainsi à la majorité des ouvriers postés de suivre le mouvement. Habituellement, lors de ce type de journée d'action avec des heures de débrayage limitées à deux ou quatre heures, les installations de chlore, qui demandent au minimum 16 heures pour être arrêtées ou démarrées, sont mises au minimum technique et continuent à produire. Seule une minorité d'ouvriers, quatre sur douze dans chaque équipe, débrayent, les autres étant désignés de sécurité. Ils empotent alors dans des citernes le chlore qui n'est pas distribué aux autres ateliers du site qui, eux, arrêtent et redémarrent entre deux équipes.

Les travailleurs étaient contents de l'arrêt total (ce sont quasiment toutes les productions du site, ainsi que l'usine Polimeri Europa située à trois kilomètres et des ateliers d'ATO à Jarrie qui sont bloquées, car tous dépendent de la production de chlore et de ses dérivés) et ont demandé aux dirigeants syndicaux CGT d'organiser une réunion avec tous les coéquipiers avant le redémarrage prévu le mercredi 12 heures. Nous nous sommes donc retrouvés à un peu plus de la moitié de l'effectif posté, sur un total de 60 salariés, et avons décidé de poursuivre la grève, en l'absence de toute réponse de la part de la direction à nos revendications de salaire (2% et un talon de 45 euros pour 2004, la direction ayant remis toute discussion sur les salaires à la fin de l'année, si... l'entreprise va mieux), qui s'ajoute au ras-le-bol de la détérioration de nos conditions de travail due au non-remplacement des départs, et la décrépitude des installations.

Deux nouvelles assemblées se sont tenues depuis, vendredi 14 et lundi 17 mai. Assemblées au cours desquelles 35, puis 30 salariés ont reconduit la grève jusqu'au mercredi 19 à midi, en l'absence de toute ouverture de discussion de la part de la direction.

Correspondant LO


En septembre 1997, les ateliers chlore/soude de l'usine chimique de Pont-de-Claix étaient vendus par Rhône-Poulenc à un groupe américain, Laroche, qui exploite ces ateliers dans la société Chloralp. Depuis, ce groupe a fait faillite et c'est sa banque créancière qui se retrouve propriétaire de ces productions, essentielles au fonctionnement du reste de l'usine devenue, après dépeçage: Rhodia, Isochem, Teris, Air Liquide, Lyondel.

Jeudi 29 avril, la direction de Chloralp faisait couper la livraison de chlore aux ateliers de Rhodia (TDI et HDI), entraînant l'arrêt de ces deux productions jusqu'au 1er mai.

La raison invoquée par Chloralp, qui a intenté une série de procès à Rhodia, est d'obliger celui-ci à renégocier les contrats à la hausse et de tenter d'obtenir des dommages et intérêts pour avoir été trompé, entre autres, sur la qualité des installations de chlore qui lui avaient été vendues par Rhône-Poulenc en 1997. Les responsables actuels semblent oublier, en tout cas au niveau local, que ce sont les mêmes qui dirigeaient ces ateliers et ont bénéficié de promotions lors de la cession à la société américaine Laroche, car à l'époque cela payait, paraît-il. Et maintenant, ça ne paierait plus, alors qu'un tiers des effectifs a été supprimé avec la disparition du siège parisien, le regroupement des ateliers de production et de la maintenance, et cela pour une production identique?

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