Nestlé Saint-Menet (Marseille) : Non à la fermeture!20/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1868.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nestlé Saint-Menet (Marseille) : Non à la fermeture!

Les 426 salariés de l'entreprise Nestlé Saint-Menet, à Marseille, sont mobilisés depuis le lundi 10 mai. La direction, après une réunion avec l'encadrement et le déménagement de stocks, explique cyniquement que l'usine ne l'intéresse plus, que l'une des principales productions, le Nescafé destiné à la Russie, est maintenant produite là-bas, que les consommateurs ne veulent plus que du chocolat fourré, qui n'est pas produit à Marseille. Elle présente le groupe Nestlé comme subissant une logique industrielle qui l'oblige à fermer cette usine et à mettre les travailleurs à la rue.

Mais les salariés de Nestlé n'ignorent pas qu'ils font partie du premier groupe agro-alimentaire mondial qui, pour un chiffre d'affaires de plus de 61 milliards d'euros en 2002, affiche un bénéfice de 5,4 milliards d'euros en augmentation de 16,5% par rapport à 2001. D'ailleurs la principale actionnaire du groupe, Liliane Bettencourt, classée première fortune française a gagné récemment une place au palmarès des grandes fortunes mondiales.

En ce qui concerne l'usine même de Marseille les salariés savent bien que depuis cinquante ans que cette usine tourne, elle a rapporté et continue de rapporter de l'argent aux actionnaires de Nestlé. Par contre, ils n'en ont pas dépensé beaucoup pendant toutes ces années pour la moderniser, améliorer les conditions de travail et de sécurité.

La direction annoncera officiellement sa décision lors d'un comité central d'entreprise le 26 mai au siège de Nestlé France à Noisiel, où les travailleurs ont bien l'intention de se rendre nombreux pour se faire entendre.

Vendredi 14 mai le groupe Legal a fait savoir qu'il serait intéressé par le rachat de l'usine en précisant cependant qu'"il envisageait la reprise d'une proportion non négligeable des salariés... voire la totalité". Mais les travailleurs de Nestlé Saint-Menet exigent que tous gardent leur emploi, et ils savent bien que les patrons profitent de la situation lors des rachats d'entreprises pour licencier une partie du personnel et qu'il ne faut absolument pas se fier à tous ces discours.

Quant à Gaudin, maire UMP de Marseille, qui déclare qu'il "n'acceptera pas que la lutte pour l'emploi concernant les Marseillais soit affectée par la recherche maximale du profit" et qui se dit fermement opposé à la fermeture de l'usine, il se contente de proposer quelques reclassements dans un futur -et hypothétique- centre d'éducation pour mineurs ou chez un éventuel repreneur. En digne membre de la majorité qui, au gouvernement, oeuvre avec zèle au service du patronat, il s'est empressé de recevoir le PDG de Nestlé, mais il a claqué la porte au nez des travailleurs.

Pour eux, pas question de se retrouver à la rue, pas question de faire les frais de la politique des dirigeants de Nestlé en faveur des actionnaires qui ont fait tant de profits sur leur dos pendant des années.

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