Grève des employés du Carlton : Derrière le luxe des façades20/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1868.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grève des employés du Carlton : Derrière le luxe des façades

Pendant près d'une semaine, les employés de l'hôtel Carlton, à Cannes, ont fait grève pour protester contre l'aggravation de leurs conditions de travail et pour réclamer des augmentations de salaire. La grève avait démarré jeudi 13 mai, en plein pendant le festival de Cannes. Lundi 17 mai, une centaine de salariés d'autres palaces cannois (le Martinez, le Noga Hôtel, le Majestic...) s'étaient joints à la manifestation des quelque cent soixante grévistes du Carlton.

L'hôtel Carlton, l'hôtel le plus huppé de Cannes, appartient au groupe britannique Continental et est très profitable pour les actionnaires et son directeur. Si le prix des chambres peut atteindre 2000 euros la nuit, les salaires des employés (moins de 1500 euros mensuels pour la plupart) et les conditions de travail sont loin d'être à la hauteur. De plus, en période de festival, le travail redouble sans qu'il y ait les embauches correspondantes.

Les premiers jours de la grève, les employés du Carlton se sont fait entendre en manifestant bruyamment devant l'hôtel, sur la Croisette. Samedi 15 mai, ils ont été ainsi acclamés par la manifestation des intermittents du spectacle. Le directeur, connu pour son arrogance et ses vexations continuelles contre le personnel, ne voulant rien entendre, a dénoncé comme tout bon patron "la prise en otage d'un festival et d'une entreprise en pleine activité". Le service a dû s'improviser avec des cadres non grévistes. Les riches clients, habitués à être servis comme des rois, en ont été pour leurs frais...

Les travailleurs du Carlton dénoncent une pratique courante de tous les hôtels de luxe de Cannes et d'ailleurs: "les abus sur les dépassements du temps de travail" ainsi que "l'appel abusif et systématique aux contrats CDD et notamment aux extras" . Il y aurait, selon les directions, environ 200 CDD par palace, sur le millier d'emplois permanents répartis entre tous les palaces.

Bien que la direction ait refusé de négocier avant la fin du festival, les grévistes ont quand même décidé de reprendre le travail le mercredi 19 mai. Leur mouvement a au moins permis, déjà, de faire connaître les conditions de travail déplorables de certains hôtels de luxe.

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