Sécurité sociale : Une classification qui ne passe pas13/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1867.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : Une classification qui ne passe pas

Jeudi 6 mai, près de 1000 agents relevant de la Sécurité sociale de la Région parisienne ont manifesté devant le ministère de la Protection sociale, pendant que leurs collègues de province manifestaient devant les préfectures. La quasi-totalité des organismes du pays a participé à la grève avec des taux de grévistes dépassant parfois 70%. À Valenciennes, le personnel de la santé a rejoint celui de la Sécurité sociale en manifestation, par solidarité.

Raison de cette mobilisation: le projet de nouvelle classification des emplois en liaison avec le problème des salaires. Les nouveaux accords sur la classification ont été concoctés par les directions des différents organismes de Sécurité sociale avec le patronat et le gouvernement. À la mi-avril, seule la CFDT acceptait de signer ces textes et, malgré l'opposition des autres syndicats, ces protocoles ont été transmis au ministère pour agrément.

La nouvelle classification revalorise les salaires d'embauche d'environ 120 euros. Il faut dire qu'ils étaient particulièrement bas, atteignant à peine le smic, mais c'est là le seul point positif de ce projet. En contrepartie, l'avancement annuel à l'ancienneté, dit "expérience", perdrait la moitié de sa valeur (ramené à 13,50 euros). Ce qui signifie que le supplément à l'embauche serait rogné en quelques années. Et pour ceux qui ont 25 ans d'ancienneté, et qui ont atteint le maximum de la classification, l'avancement individuel au mérite, dit "compétence", ne serait plus automatique. Jusque-là, ces derniers avaient la garantie de toucher à ce titre au moins 35 euros tous les cinq ans. Avec le nouveau texte, cette garantie disparaît et la notion de "mérite" est renforcée: chaque agent devra avoir un entretien individuel avec sa hiérarchie, formalisé par écrit, où il est question d'engagement sur l'atteinte d'objectifs... Mais même les objectifs atteints, rien ne garantit qu'il y aura une augmentation car cela reste soumis aux contraintes budgétaires.

De toute façon, il n'y a pas de bonne "classification" et il n'y a que la CFDT pour trouver dans cette nouvelle mouture matière à satisfaction. Le vrai problème est l'augmentation générale des salaires et là, rien ne va. La seule augmentation générale des salaires prévue pour 2004 est de... 0,5%! La précédente augmentation date du 1er janvier 2003 et était de 1%.

En se mobilisant le 6 mai, les agents ont trouvé la seule voie que peuvent comprendre les directions et le gouvernement. Et il ne faudra pas en rester là.

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