Pour unifier par le haut les lois sociales en Europe13/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1867.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pour unifier par le haut les lois sociales en Europe

À propos de l'Europe, il est assez savoureux de constater que ce qui a agité l'UMP, le parti de Chirac, Raffarin, Sarkozy et Juppé, est la question du référendum. Fallait-il ou pas consulter les Français sur la future Constitution européenne concoctée par Giscard ?

À entendre Sarkozy, grand champion de la démocratie s'il en est, il faut demander leur avis aux citoyens sur cette question. Juppé lui a emboîté le pas, tandis que Chirac et Raffarin ont sèchement répliqué que cette question était prématurée, donc pas à l'ordre du jour.

En réalité, ce débat traduit bien plus les rivalités intestines, les conflits d'ambition, qui traversent le parti chiraquien, que le souci de savoir ce que les Français pensent de cette grave question. D'ailleurs, ni Chirac ni Raffarin ne se montrent empressés à laisser s'exprimer l'opinion des électeurs, craignant à juste titre qu'ils mettent à profit cette consultation pour dire ce qu'ils ont sur le coeur en condamnant l'équipe qui dirige le pays et son bilan antipopulaire. Faisons remarquer à ces fringants champions de la démocratie que s'ils invoquent la nécessité que le peuple français puisse s'exprimer, ils s'ingénient dans le même temps à brider son expression en établissant des modes de scrutin compliqués, qui écartent des centaines de milliers d'électeurs de toute représentation (voir les articles suivants).

Le rival de cette droite, le PS, s'est décidé, après un long temps d'hésitation, à choisir son slogan de campagne. Il se déclare désormais "pour une Europe sociale". Il a même avancé tout récemment l'idée "d'un salaire minimum européen" sans préciser que pour qu'il y ait un progrès, il devrait s'aligner par le haut sur le salaire minimum le plus élevé qui existe dans cette Union européenne élargie. Il est vrai qu'il ne suffit pas d'un slogan pour que les choses se réalisent.

Mais une telle proposition offrirait un point d'appui pour des campagnes d'agitation dans tous les pays de cette Europe, un point de mire si les organisations ouvrières s'en emparaient pour en faire un objectif, comme ce fut le cas il y a plus d'un siècle pour la journée de huit heures. Seulement cela n'est pas dans les intentions du PS de se faire le promoteur d'une telle démarche.

Il se garde d'être précis, pour ne pas risquer de voir ce qu'il dit à propos de l'Europe repris, ici, en France, c'est-à-dire là où il ambitionne de revenir aux affaires, là où les travailleurs risqueraient de lui demander des comptes.

Cette campagne doit être une occasion de populariser des objectifs destinés à unifier les luttes des travailleurs. Exiger une législation sociale alignée sur ce qui existe de mieux actuellement en Europe est l'un des axes de la campagne que mènent en commun les listes LO-LCR, dans l'ensemble du pays, puisque leurs listes seront présentes dans les sept régions de la France métropolitaine.

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