Gare de Paris -Saint-Lazare : Autogrill en lutte13/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1867.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Gare de Paris -Saint-Lazare : Autogrill en lutte

Tous les rideaux de fer des buvettes, sandwicheries et restaurants sont fermés dans la gare Saint-Lazare. Depuis vendredi 7 mai les 140 salariés des buffets sont en grève. Tout a commencé quand deux salariés ont reçu un avertissement de la direction au prétexte qu'ils refusaient d'être constamment déplacés d'un point de vente à l'autre.

Après que la direction eut refusé aux salariés venus demander des comptes la levée de ces avertissements, le débrayage s'est transformé en grève. Nous avons alors posé nos revendications: arrêt de la flexibilité sur les horaires et arrêt des déplacements à tout propos. Nous demandons aussi le respect de l'accord d'entreprise et une augmentation des salaires. Après 30 ans de présence, on touche à peine plus que le SMIC, moins de 1000 euros par mois.

Autogrill a les moyens de satisfaire nos revendications. La gare voit passer chaque jour 400000 voyageurs. En vendant cafés, boissons, sandwichs, le chiffre d'affaires dépasse 20000 euros par jour, ce qui a aiguisé l'appétit du groupe Benetton, dont dépend Autogrill. C'est le même groupe d'ailleurs qui officie aux gares du Nord et de l'Est à Paris, ainsi qu'à la gare de Lyon-Perrache et sur les autoroutes.

Il y a de quoi révolter ceux qui sont de l'autre côté du comptoir, quand on voit le gouvernement accorder un milliard et demi d'euros de cadeaux aux patrons restaurateurs, y compris aux grands groupes.

Notre grève nous la voulons forte, c'est pourquoi, malgré le week-end, nous étions 70, dès la première heure du samedi matin. Lorsque, avec deux cadres, la direction a tenté d'ouvrir un buffet, cela s'est fait sous les quolibets, et au bout d'une demi-heure, le buffet a dû fermer. Il faut dire que les voyageurs et les cheminots qui s'approchaient manifestaient non leur appétit mais leur solidarité avec les grévistes. Nous avons eu le même accueil chaleureux lorsque nous nous sommes adressés oralement ou par tracts aux usagers.

C'est notre direction qui est aujourd'hui sur le grill.

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