Fonderie Valfond (Douvaine, 74) : Les capitalistes doivent payer !28/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1865.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderie Valfond (Douvaine, 74) : Les capitalistes doivent payer !

Le 5 avril dernier, le tribunal de commerce de Nanterre a prononcé la cession de la fonderie Valfond-Douvaine en Haute-Savoie au groupe Rencast, société industrielle de fonderie d'aluminium sous pression, société récemment créée par d'anciens dirigeants du groupe Valfond à partir de quelques usines du groupe, dont celles de Thonon et d'Allinges, également en Haute-Savoie.

Cette reprise ne se fait pas gratuitement car ce sont déjà les travailleurs qui payent le prix fort, avec dans l'immédiat une cinquantaine de licenciements (sur 130 salariés encore à l'usine) exigés par Rencast pour la reprise de Douvaine. Mais de plus l'argent public est encore mis à contribution puisque la toute récente communauté de communes du Bas-Chablais (créée en décembre 2003) a été sollicitée pour acquérir les terrains pour 600000 euros et les mettre à la disposition de Rencast pour un loyer mensuel défiant toute concurrence sur la région! Il faut savoir que Valfond-Douvaine, au travers d'allégements, d'aides et moratoire divers, a déjà bénéficié de plus de 1,6 million d'euros d'argent public alors que, dans la même période de 2003, une cinquantaine d'emplois étaient déjà supprimés par des fins de CDD, des licenciements individuels plus ou moins négociés!

Derrière tout cela, il y a tout un imbroglio financier qui dure depuis des années (voir article dans LO nE1855) avec au départ l3000 salariés dans le groupe Valfond, des usines un peu partout en France et en Europe. Michel Coencas, qui était à la tête du groupe, s'est vu depuis condamner pour malversations financières et interdire de gestion d'entreprise. Puis ce fut la reprise du groupe par le géant financier Union de Banques Suisses (UBS) en 1999, dans des conditions pour le moins «curieuses»car le prix de la reprise, payé cash, était complètement démesuré et UBS ne pouvait l'ignorer...

Depuis, UBS se débarrasse les unes après les autres des usines du groupe, laissant à chaque fois des travailleurs sur le carreau et des localités dans le désastre, tout en n'oubliant pas de ponctionner au passage les finances publiques puisque, en 2002, l'État a accordé un moratoire sur les dettes fiscales et sociales de 40 millions d'euros!

Inutile de dire que, dans ce contexte, la récente création du «repreneur» Rencast, bénéficiant comme par miracle de la confiance de banques et des pouvoirs publics alors que les carnets de commandes sont bas, apparaît comme une dernière manoeuvre d'UBS pour laisser à d'autres le soin de liquider complètement les usines et ainsi se laver les mains du sort des travailleurs!

Ceux-ci n'ont aucune raison de se laisser faire car le sort des licenciés de Douvaine dans les semaines qui viennent (virés avec rien!) risque d'être vécu ensuite par tous les autres, et cela alors qu'un géant financier comme UBS (mais aussi les «donneurs d'ordres» parmi lesquels on trouve Renault et Peugeot) aurait largement de quoi assurer l'avenir des travailleurs de Valfond.

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