General Trailers (Lunéville - Meurthe-et-Moselle) : Après les préretraites, les licenciements22/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1864.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Trailers (Lunéville - Meurthe-et-Moselle) : Après les préretraites, les licenciements

160 lettres de licenciement viennent d'arriver à l'usine General Trailers (ex-Trailor) de Lunéville, suite au dépôt de bilan en novembre 2003 du groupe qui a été découpé en morceaux, comme en a décidé le tribunal de commerce. Après les licenciements chez Bata, Flextronics, c'est un nouveau drame pour les travailleurs. Un drame dont les médias parlent moins que de l'incendie qui a ravagé le château de Lunéville (réplique du château de Versailles) dont ils ont fait leurs choux gras.

En 2002 General Trailers, qui regroupe les marques Trailor, Fruehauf et Benalu, était passé sous la coupe de la banque d'affaires belge De Groof. Elle promettait d'investir 26 millions d'euros pour moderniser les usines, dont celle de Lunéville qui employait 550 personnes à l'époque. Pour cela, elle a demandé et obtenu des aides publiques. Ainsi, il y a tout juste un an, le Conseil régional de Lorraine avait voté une subvention de 80000 euros avec promesse de création d'emplois. Une promesse dénoncée par notre camarade Christiane Nimsgern, élue au Conseil régional, car c'était un mensonge évident.

Quelques mois plus tard, General Trailers supprimait effectivement 150 emplois dans le cadre de préretraites amiante. Et en novembre 2003 le groupe déposait le bilan. La banque De Groof, elle, se porte comme un charme: le bénéfice fin 2003 était de 25 millions d'euros, plus du double de l'année précédente!

Mais, comme de coutume, le tribunal de commerce n'a pas demandé aux actionnaires de payer. Par contre, c'est l'emploi qui trinque, et du coup les salariés: 684 des 2250 salariés du groupe seront licenciés, le siège de Ris-Orangis fermant carrément ses portes et ses 136 travailleurs se retrouvant sur le carreau. La solution retenue par le tribunal est une reprise du groupe General Trailers par morceaux, des petits bouts qui ne sont pas promis à un grand avenir. À Lunéville, 160 licenciements ont donc été annoncés. L'usine existe depuis cent trente ans. Elle comptait encore 1500 salariés il y a trente ans, il n'en restait plus que 360 avant ce énième plan «social».

La CGT souhaitait pour Lunéville un autre repreneur, Haargaz, qui ne garantissait pas non plus l'emploi. Elle a organisé plusieurs manifestations pour protester contre des licenciements qui frappent une région particulièrement touchée après des rafales de licenciements. 500 personnes ont manifesté à Lunéville en mars, et 700, venant de plusieurs sites, à Paris. Seule une bien maigre indemnité, au-delà de l'indemnité légale de 6000 euros, a été obtenue pour les ouvriers licenciés.

Isolée, entreprise par entreprise, la résistance aux licenciements n'est pas facile. Et aucune confédération syndicale ne tente d'organiser une riposte d'ensemble pour imposer l'interdiction de licenciements qui ne sont justifiés par rien d'autre que la volonté de faire toujours plus de profits.

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