Collège Jean-Baptiste-Lebas (Roubaix, 59) : Une mobilisation qui a payé!22/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1864.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Collège Jean-Baptiste-Lebas (Roubaix, 59) : Une mobilisation qui a payé!

Nous sommes un collège de 535 élèves, classé en Réseau d'Éducation Prioritaire et Zone Violence, ce qui est censé nous donner des moyens supplémentaires.

Or depuis cinq ans nous avons vu notre équipe de Vie scolaire se réduire au fur et à mesure des départs des aides-éducateurs. Nous sommes passés de onze aides-éducateurs et quatre postes et demi de surveillants d'externat (342 heures de présence) à trois aides-éducateurs, trois assistants d'éducation à mi-temps et deux postes et demi de surveillants (194 heures). Soit une perte de 148 heures!

Depuis deux ans la situation se dégradait, mais cette année elle est devenue ingérable. Le manque de personnel d'écoute, de soutien et de surveillance dans un établissement étendu s'est vite fait ressentir: augmentation des incivilités, blessures, minimes certes, dues aux bagarres de plus en plus nombreuses. En dernier lieu, il y a eu des jets de bouteilles d'acide à l'extérieur puis à l'intérieur du collège, blessant quelques enfants et deux adultes.

Rien d'étonnant alors que la colère ait éclaté parmi les parents et les enseignants. Le 6 avril, l'inspecteur adjoint d'académie est venu. Nous étions une centaine pour le recevoir, déterminés à nous faire entendre. Mais sa réponse consista en une leçon de morale, une présence policière dans l'établissement, un soutien psychologique et finalement un demi-poste (17 heures). Devant une telle inconscience, les parents ont décidé de ne plus envoyer leurs enfants au collège. Toutes les autorités politiques du secteur ont été contactées et tous les médias locaux et nationaux, qui sont venus et ont fait des reportages.

Le collège faisant ainsi parler de lui nationalement, le député UDF, Francis Vercamer, s'est senti obligé de nous rendre visite le 13 avril. Il nous a assurés de son soutien et de son intervention auprès du ministère et du rectorat. Soit, mais ce même ministère était quand même à l'origine des problèmes que nous rencontrons depuis la rentrée. Le lendemain, nous étions reçus par le recteur qui par miracle avait sorti huit demi-postes de son chapeau et qui reconnaissait, lors d'une conférence de presse: «C'est grâce à la mobilisation de tous les camps, parents, enseignants... qu'un vrai dialogue a eu lieu».

Comme notre cas n'est pas le seul, nous pouvons espérer que d'autres établissements se mobiliseront... sur les conseils du recteur de l'académie de Lille!

Partager