CFA du bâtiment (Clermont-Ferrand) : Les grévistes font reculer la direction!22/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1864.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CFA du bâtiment (Clermont-Ferrand) : Les grévistes font reculer la direction!

Choqué par une mesure de licenciement à l'encontre d'un collègue, l'ensemble du personnel, enseignants, administratifs et de service, soit une cinquantaine de personnes, du Centre de formation des apprentis du BTP, a cessé le travail mardi 13avril.

Notre collègue touché par la mesure est enseignant, en CDI depuis cinq ans et demi. Il a fait ses preuves auprès des apprentis et est considéré par tous ses collègue comme un excellent formateur.

Or la direction, une association paritaire entre des représentants syndicaux des patrons et des salariés du BTP, le juge «insuffisant professionnellement», alors qu'il n'a jamais eu aucune remarque officielle.

N'empêche que depuis 18mois il subit une pression incessante et intolérable de la part des patrons, qui vont jusqu'à lui envoyer une convocation à un entretien préalable à un licenciement... pendant ses congés!

Lorsque nous avons eu connaissance de cette lettre, tout le monde a été révolté. Tous les autres collègues ont été prévenus et, après un vote unanime des présents, le travail n'a pas repris.

Certains ont contacté la presse, d'autres ont préparé un tract pour les apprentis, d'autres encore ont prévenu les syndicats ainsi que d'autres CFA du BTP. L'inspecteur du travail a été également alerté, tout comme le rectorat et le Conseil régional qui subventionne notre centre. Et pendant ce temps peintres et menuisiers préparaient les pancartes.

En fin d'après-midi, le représentant de la direction lui-même, signataire de la lettre, est venu nous dire que notre grève était illégale! À la question: allait-il annuler la procédure de licenciement?, il a répondu que «l'insuffisance professionnelle reprochée à notre camarade était certes subjective, mais qu'une insubordination était bien réelle»! Ce que nous trouvons faux et injuste. Il a terminé en disant: «Je veux que demain le travail reprenne et, alors, je reconsidérerai la procédure.»

Comme nous voulions l'annulation de la procédure avant de reconsidérer la reprise du travail, nous avons voté la poursuite de la grève jusqu'à satisfaction. Le lendemain matin, nous étions donc une quarantaine à accompagner notre camarade devant le Centre régional du BTP. Les journalistes de FR3 Auvergne et du journal La Montagne nous y attendaient.

Au bout de deux heures d'entretien, la procédure a été annulée et c'est sous un tonnerre d'applaudissements que nous avons entouré notre camarade. Nous avons fait reculer nos patrons. Mais qu'ils le sachent: au cas où ils reviendraient sur leur parole, nous repartirions immédiatement en lutte!

Partager