Banques : Un racket de 12 milliards22/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1864.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Banques : Un racket de 12 milliards

Les banques françaises font des bénéfices plantureux. Ce n'est pas une nouveauté, mais c'est encore mieux que les années précédentes. Les sept premières d'entre elles ont dégagé, simplement pour l'année 2003, un total de plus de 12 milliards d'euros de bénéfices (près de 80 milliards de francs)! Par exemple la plus grosse d'entre elles, BNP Paribas, a engrangé sur un an 3,76 milliards d'euros de bénéfices (en augmentation de 14% sur l'année précédente) pour un chiffre d'affaires de près de 18 milliards. C'est le plus gros bénéfice des banques de la zone euro.

D'ailleurs, toutes les grandes banques françaises voient leur chiffre d'affaires augmenter par rapport à 2002. Et hormis le Crédit Agricole qui a consacré quelques milliards d'euros à l'absorption du Crédit Lyonnais, toutes ont également augmenté leurs bénéfices.

Bien sûr, la présentation des résultats ne correspond pas forcément à la «réalité» mais, même en prenant toutes les précautions d'usage, il est sûr que les banques accroissent sans cesse leur trésor, peut-être même plus qu'elles ne l'avouent. Les «experts» en analyse financière leur tirent leur chapeau, en remarquant que la meilleure rentabilité des banques vient essentiellement de qu'ils appellent la «banque de détail», c'est-à-dire des profits tirés des dizaines de millions de comptes individuels des particuliers. Cette activité «banque de détail» représente désormais, en moyenne plus de 50% des bénéfices des banques.

Car, comme l'écrit le journal Que choisir: «seule l'ouverture du compte est gratuite, tout le reste est payant»: l'opposition sur un chèque perdu ou volé, les cartes bancaires, les découverts autorisés, la recherche d'un document, la délivrance d'un chèque de banque, les frais de tenue de compte, les retraits d'argent aux distributeurs à billets d'une banque concurrente, il n'y a quasiment pas une seule opération bancaire qui ne soit facturée, et cher, aux particuliers. Ou qui le sera bientôt. Sans compter les services, packs ou assurances, complètement ou partiellement inutiles, que les banques réussissent à placer aux particuliers. Et ne parlons pas des «incidents» de parcours pour ceux qui ont des fins de mois difficiles, comme les chèques ou les virements sans provision, ou les découverts non autorisés, que les banques facturent très, très cher.

En multipliant le nombre d'opérations payantes, en s'alignant les unes sur les autres par le haut, les banques ont augmenté, en quelques années, le coût des services bancaires de manière très importante. Et ce sont ces innombrables opérations payantes, multipliées par des millions de comptes, qui deviennent pour les banques des milliards d'euros de bénéfices.

Et l'argent de ce racket servira aux banques de mise de fonds pour jouer au Monopoly géant, en achetant ou en vendant réseaux bancaires, assurances et organismes de crédit, en s'échangeant les uns, en opérant des OPA sur les autres, tout en distribuant au passage des dividendes faramineux aux gros actionnaires.

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