Accidents du travail : La situation s'aggrave22/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1864.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Accidents du travail : La situation s'aggrave

Selon le rapport annuel du Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels présenté le 13 avril, le nombre d'accidents avec arrêt de travail et le nombre d'accidents graves a augmenté respectivement de 3 et de 9% en 2002 par rapport à 2001. Comme le souligne ce bilan, ces chiffres reflètent «une détérioration sérieuse»des conditions de travail. On ne saurait moins dire.

La Caisse nationale d'assurance maladie, la Cnam, dénombre 43 accidents pour 1000 salariés en 2002, contre 42,8 en 2001, soit une augmentation de 0,5%. Mais dans certains secteurs, comme le bâtiment et les travaux publics, ce taux de fréquence passe à 99 pour 1000! Ces chiffres ne concernent que les accidents du travail avec arrêt, c'est-à-dire ceux qui sont déclarés. Ils sont donc sous-évalués, d'autant que de nombreux travailleurs subissent des pressions de leur patron pour ne rien déclarer, même si, pour eux, cela signifie venir travailler avec une main bandée ou en marchant avec des béquilles. En ce qui concerne le nombre d'accidents graves, il s'élève au total pour l'année 2002 à 47 009, un bond de 9% par rapport à 2001. En fait, à chaque heure qui passe, entre cinq et dix travailleurs ont un accident de travail, dont certains provoqueront d'importantes séquelles.

Les statistiques portant sur les maladies professionnelles, dont le Conseil supérieur de prévention des risques technologiques a également fait le bilan, reflètent tout autant cette aggravation générale des conditions de travail. Les troubles musculo-squelettiques, c'est-à-dire les affections articulaires et les lombalgies, première cause de maladie professionnelle, sont en augmentation de 14,3%. Le Conseil s'inquiète par ailleurs de l'augmentation de la croissance régulière des cancers d'origine professionnelle à évolution lente. Ainsi les affections liées à l'amiante, qui représentent une part importante des maladies professionnelles, sont encore en forte croissance.

Les accidents du travail comme les maladies professionnelles ne sont pourtant pas inévitables. Dans la presque totalité des cas, la négligence souvent volontaire des patrons, leur refus d'investir dans la sécurité, la pression qu'ils exercent pour augmenter les cadences et le recours à des travailleurs précaires devant travailler sans même être formés, sont en cause. En d'autres termes, c'est la soif de profits des patrons qui blesse, mutile et tue de plus en plus de travailleurs.

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