Hôpitaux Sainte-Marguerite et La Timone (Marseille) : La grève des employés du nettoyage08/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1862.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux Sainte-Marguerite et La Timone (Marseille) : La grève des employés du nettoyage

La grève des employés du groupe Penauille, sur qui repose une partie du nettoyage des principaux hôpitaux marseillais, a démarré pour cause de ras-le-bol général. Elle s'est développée dans deux grands hôpitaux, Sainte-Marguerite et La Timone. Les employés sont obligés de nettoyer des surfaces de plus en plus importantes avec de moins en moins de personnel et de matériel. Les deux tiers du personnel sont en grève depuis le 15 mars, demandant de meilleures conditions de travail et des embauches.

À chaque appel d'offre des hôpitaux, la société de nettoyage qui emporte l'adjudication est celle qui promet le plus bas prix. Mais ce bas prix entraîne pour chaque employé de plus en plus de travail.

À voir le peu d'équipement et de produits fournis, l'Assistance Publique et le groupe Penauille se contenteraient d'un nettoyage des hôpitaux à l'eau claire avec de vieilles serpillières. Tirer sur les prix et augmenter les efforts du personnel est la préoccupation principale de ces dirigeants. L'hygiène rigoureuse pour lutter contre les différentes infections qui peuvent se développer dans un hôpital semble vraiment le dernier de leurs soucis.

Simple exemple qui en dit long: à l'hôpital de La Timone, soixante employés nettoient plus de surface que quatre-vingt-dix il y a quelques années.

En plus du manque criant de personnel, un employé absent n'est pas remplacé, ou remplacé avec un horaire moindre. Il y a aussi les remises en état, c'est-à- dire les nettoyages à fond des murs et des plafonds qui se font en prélevant du personnel de ses tâches habituelles.

Face à la grève, la direction du groupe Penauille a envoyé les huissiers et assigné devant les tribunaux un certain nombre de grévistes. Mal lui en a pris car elle a été condamnée à verser 100 euros à ceux qu'elle avait assignés.

Les grévistes ont manifesté devant la mairie car le maire est aussi responsable du conseil d'administration des hôpitaux de Marseille, et donc de la situation actuelle. Ils y ont montré leur ras-le-bol et la presse locale s'est fait largement l'écho de ce mouvement de grève.

Le groupe Penauille peut payer. Il vient de s'offrir, pour 64 millions d'euros, une société de services dans les aéroports. Le groupe est présent dans quarante pays et mène la vie dure à 56000 employés. Mais quand les responsables de l'hôpital de La Timone ont visité les vestiaires, ils ont été atterrés de leur état et ont promis des vestiaires propres et séparés pour les hommes et les femmes.

Les employés en grève ont gagné le soutien du personnel de l'hôpital, de médecins et de chefs de service, conscients que la lutte contre les infections passe par un nettoyage rigoureux de l'hôpital.

Mais les dirigeants du groupe sont d'autant plus coriaces qu'ils sont rapaces et se moquent tout autant des employés que du personnel hospitalier et des malades.

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