Aviapartner (Bordeaux) : Non aux licenciements!08/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1862.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aviapartner (Bordeaux) : Non aux licenciements!

Vendredi 2 avril, les travailleurs d'Aviapartner étaient pour la quatrième fois à plus de 80% en grève contre le plan de licenciement de 44 d'entre eux, sur les 75 salariés que compte cette entreprise qui travaille sur l'aéroport de Bordeaux-Mérignac.

L'entreprise Aviapartner effectue toutes les opérations au sol (embarquement, bagages, nettoyage) depuis 1997, date à laquelle la Chambre de Commerce et d'Industrie qui gère l'aéroport a sous-traité ces opérations et mis plusieurs entreprises en concurrence pour faire baisser les prix. Aviapartner Bordeaux est rattaché à un grand groupe européen du même nom, comptant 4000 salariés et dont la santé financière ne se dément pas. Mais la direction locale invoque la perte de marchés liée à la faillite d'Air Littoral et au fait que de nouveaux concurrents cassent les prix. En même temps que les licenciements, la direction a annoncé, pour 25 des 31 employés qui resteraient, du temps partiel imposé à 20 ou 25 heures par semaine, une perte de salaire de 30% en dénonçant l'accord d'entreprise, une annualisation du temps de travail avec des semaines à 48 heures et des coupures sur le temps de travail en milieu de journée. Sur le salaire, cela aboutirait à plus de 50% de perte de pouvoir d'achat.

Le 2 avril, les salariés ont exprimé le dégoût et l'écoeurement de la situation qui leur est faite. Vers midi, une quarantaine d'entre eux ont été rejoints, à l'initiative de l'Union locale CGT de Mérignac et de l'UD CGT 33, par plusieurs dizaines de travailleurs d'entreprises de l'aéroport (Air France, Reinier, CCI, SAMSIC, etc.) et des travailleurs de la zone industrielle de Mérignac.

Voyant la grève se développer, la direction d'Aviapartner a cherché à faire faire le travail par une autre entreprise. Du coup, les salariés, en s'installant notamment sur les guichets d'enregistrement, ont bloqué toute une partie du hall d'embarquement, retardant le départ de plusieurs vols. Les travailleurs des autres entreprises de l'aéroport ont bruyamment manifesté leur solidarité, conscients que ce qui arrive à leurs collègues va leur arriver. Ils ont eu aussi le soutien d'une partie des passagers bloqués, et ceux qui s'exprimaient contre les manifestants se sont retrouvés très minoritaires.

Ce jour-là, la direction d'Aviapartner était devenue introuvable. Mais le directeur de l'aéroport est venu s'expliquer devant les manifestants: il a mis en cause le 11 septembre 2001 et les directives européennes d'ouverture du marché! À l'entendre, la Chambre de Commerce, c'est-à-dire le patronat local, gestionnaire de l'aéroport et qui a organisé la sous-traitance, n'y est pour rien. Les manifestants et les grévistes lui ont répondu que le 11 septembre a bon dos et qu'à Paris les directives européennes ne s'appliquent pas. Alors pourquoi s'appliqueraient-elles à Bordeaux? Ils ne veulent pas faire les frais des objectifs de bénéfices des patrons, et ont notamment dénoncé la maison-mère d'Aviapartner sur les conditions de travail. Les travailleurs ne veulent plus entendre parler de ces patrons et revendiquent qu'une entreprise publique ou "à statut" (comme Aéroport de Paris ou Air France) reprenne l'activité et les emplois dans les conditions actuelles, pour assurer ces tâches qui devraient relever du service public.

Les salariés ont quitté le hall de l'aéroport à l'arrivée des CRS aux cris de "Non aux licenciements", et en promettant de revenir.

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