Alstom La Courneuve (93) : La grève contre les suppressions d'emplois reconduite08/04/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/04/une1862.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom La Courneuve (93) : La grève contre les suppressions d'emplois reconduite

Pour la cinquième semaine, les travailleurs d'Alstom à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ont reconduit la grève, commencée le 8 mars, contre les 345 suppressions d'emplois prévues sur le site.

Vendredi 2 avril, la direction, réunie avec les organisations syndicales à Belfort où 700 emplois doivent également être supprimés à Alstom, annonçait des mesures d'âge améliorées. Les travailleurs de 55 ans et plus partiraient en préretraite et seraient assurés de percevoir l'équivalent de 80 à 90% de leur salaire net jusqu'à l'âge de la retraite.

Ce recul, si on compare ces annonces avec le contenu quasi vide du projet initial, est sans doute à mettre à l'actif de la détermination des travailleurs de La Courneuve.

Car ils n'ont pas relâché la pression malgré la durée du conflit. Ces dix derniers jours, ils sont allés, parfois à plusieurs reprises, sur tous les sites Alstom de la région parisienne, de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis à Massy-Palaiseau dans l'Essonne, en passant par Levallois dans les Hauts-de-Seine et Vélizy dans les Yvelines.

Ces visites répétées, même à un petit nombre -les travailleurs sont une petite centaine, actifs dans la grève, et les visites se font à quinze ou vingt- ont atteint leur but: elles gênent la direction et la font réagir.

Les travailleurs sont retournés pour la troisième fois, lundi 5 avril, à Levallois où siège la direction de leur division, Alstom-Power. Cette fois, la direction a préféré les recevoir plutôt que de fermer ses portes en laissant dehors, non seulement les "visiteurs" de La Courneuve, mais tout le personnel et cela pour plusieurs heures comme elle l'avait fait les deux fois précédentes. Au cours de cette entrevue, la direction s'est contentée de mots qui se voulaient rassurants, mais sans s'engager.

À Saint-Ouen et à Massy, les grévistes ont pu entrer et s'adresser aux travailleurs dans les ateliers ou les bureaux.

Quant à la visite à Vélizy mardi matin 6 avril, elle fut pour le moins surprenante pour les participants. En effet, des membres de la direction, DRH en tête, les accueillirent à la porte du site en leur proposant café, jus d'orange et sandwichs. On apprit, après coup, qu'une délégation chinoise était sur place pour un important marché et que la visite des grévistes n'était pas vraiment la bienvenue. La courtoisie de la direction était suspecte. Et pour cause!

Les grévistes ont aussi participé à deux manifestations, celle du 3 avril de République à Opéra et le 1er avril en direction de Matignon où ils ont demandé à être reçus par des représentants du gouvernement, sans succès.

La grève si elle ne s'est pas étendue aux autres usines Alstom concernées par le plan Kron, le PDG du groupe, si même elle n'a pas entraîné tout le personnel de La Courneuve, dérange la direction. Celle-ci a déjà un peu reculé mais il reste, rien qu'à La Courneuve, une centaine de travailleurs ni reclassés ni pré-retraités.

La grève était donc reconduite, mercredi 7 avril, par des travailleurs qui restent déterminés à obtenir une vraie solution pour tous.

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