Chercheurs : La contestation gagne l’université24/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1860.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Chercheurs : La contestation gagne l’université

Loin de s'essouffler, le mouvement des chercheurs s'amplifie. Partie des grands organismes publics de recherche (Inserm, CNRS...) la contestation, qui rappelons-le exige des postes de titulaires et le versement des arriérés de crédits dus par l'État, gagne à présent les universités.

Cet élargissement du mouvement, qui pour lui représente un atout, était dans l'ordre des choses.

D'abord, parce que les deux tiers des chercheurs sont des enseignants du supérieur, qui travaillent souvent côte à côte, au sein des mêmes équipes et des mêmes laboratoires, avec les chercheurs des grands organismes. Ensuite, parce que la politique du gouvernement vis-à-vis de l'enseignement supérieur n'a rien à envier à celle qu'il mène vis-à-vis de la recherche publique. Les postes d'enseignants-chercheurs ouverts au concours sont en chute libre (aucune création de poste en 2004, alors qu'un rapport officiel chiffrait en 2001 les besoins à... 16780 postes!). En ce qui concerne le versement des crédits de fonctionnement, c'est la même attitude consistant à tourner le dos à des engagements déjà insuffisants.

On se souvient de l'université d'Orsay obligée, l'an dernier, de fermer quinze jours faute de pouvoir payer le chauffage. Aujourd'hui, c'est par exemple Paris7 (Jussieu), à qui l'État doit encore 30% de sa dotation budgétaire de 2003, et qui, déjà plombée par le coût de son désamiantage, est virtuellement en situation de cessation de paiement...

Signe révélateur, la très peu contestataire Conférence des présidents d'Université (CPU) s'est elle-même sentie obligée de se faire l'écho des revendications du mouvement, qui réclame notamment la création immédiate de 1000 postes d'enseignants-chercheurs et de 1000 autres postes d'administratifs dans l'enseignement supérieur.

En fait, derrière les revendications concrètes des uns et des autres, on retrouve les mêmes problèmes fondamentaux que dans le reste du secteur public, avec une même origine: les politiques menées par des gouvernements qui imposent de sordides économies de fonctionnement et de personnel et qui rognent sur le financement d'activités indispensables à la collectivité. La recherche publique et l'enseignement supérieur ne sont pas des exceptions, mais une nouvelle illustration scandaleuse du sort fait à la santé publique, à l'école, ou encore à La Poste ou aux transports publics.

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