Grève des enseignants : Non à la précarité ! Des crédits pour l'école!18/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1859.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grève des enseignants : Non à la précarité ! Des crédits pour l'école!

Alors que la presse, relayant les souhaits du ministère de l'Éducation nationale, annonçait avant le 12 mars que la grève des enseignants risquait d'être un échec, celle-ci a été dans l'ensemble suivie, ainsi que les manifestations. A Paris, la manifestation a rassemblé quelque 15000 personnes. Aux enseignants s'étaient joints les chercheurs en lutte contre le budget insuffisant qui leur est alloué, ainsi que des lycéens conscients qu'ils vont aussi être victimes des économies programmées.

Il n'y a rien d'étonnant à ce que la grève et les manifestations aient mobilisé les enseignants car, aux problèmes du printemps dernier pour lesquels le gouvernement n'a fait aucune concession, s'en sont ajoutés d'autres.

"Non aux profs-kleenex", "Profs en solde", "Non à la précarité!", pouvait-on lire, entre autres revendications, sur les pancartes, traduisant le fait que la baisse des effectifs ainsi que la précarité d'un nombre croissant de personnels de l'Éducation nationale sont les principaux problèmes que dénoncent les enseignants.

Cela concerne en premier lieu les aides-éducateurs (emplois-jeunes), remplacés par un nombre moindre d'assistants d'éducation. En juin dernier, 15000 aides-éducateurs sont arrivés à la fin de leur contrat, et ils n'ont été remplacés que par 5900 assistants d'éducation. Au cours de l'année scolaire, le déficit d'effectifs entre les deux catégories augmentera encore de 3000 postes. De plus, alors que les emplois-jeunes étaient recrutés pour cinq ans, les assistants d'éducation ne le sont que sur des contrats d'une année, à mi-temps le plus souvent, ce qui accroît la précarité de l'emploi. Même précarité chez les enseignants, où les vacataires et contractuels sont de plus en plus nombreux.

A cela s'est ajoutée, depuis la rentrée scolaire, l'annonce du quasi-blocage des salaires, de la fermeture de classes, de la suppression dans certains lycées d'enseignements tels que le latin, la philosophie ou certaines langues sous prétexte qu'ils ne rassemblent pas assez d'élèves, l'annonce de la baisse des postes mis aux concours (c'est-à-dire moins de titulaires et plus de précaires) ainsi que celle de la diminution du nombre d'enseignants dans le second degré.

Les lourdes ponctions sur les salaires, suite à la grève du printemps dernier, et surtout la façon brutale dont elles ont été effectuées, n'ont pas entamé le moral des enseignants, qui n'acceptent pas que l'État fasse des économies sur l'Éducation nationale.

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