Fonds publics pour le patronat : Chez Philips à Caen, subventions aux licencieurs18/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1859.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fonds publics pour le patronat : Chez Philips à Caen, subventions aux licencieurs

Vendredi 20 février, Jean-Pierre Raffarin en personne s'est déplacé à Caen, en Normandie, pour signer un contrat avec le président du Conseil régional, la présidente du Conseil général, et des responsables de Philips: les collectivités donnent 33 millions d'euros, plus 20 millions d'euros de crédit d'impôts, soit au total 53 millions d'euros.

Ceci est destiné à "aider" un investissement de Philips de 200 millions d'euros, un nouveau centre de recherche devant être construit dans l'agglomération de Caen, pour accueillir 600 techniciens et ingénieurs. Dans une région frappée par la fermeture de Moulinex, après d'autres licenciements, les journaux ont annoncé cela à son de trompe.

Pourtant l'histoire de Philips à Caen est édifiante: après des licenciements dans les années 1980, ce groupe a embauché dans les années 1990 à grand renfort d'aides publiques -Philips mettait par exemple en concurrence l'usine de Caen et d'autres sites avant d'investir, pour obtenir des subventions. Mais en 2002, Philips licenciait 700 personnes, mettait fin entre autres à 300 CDD dont il avait promis l'embauche. C'était l'époque de la crise des portables, et Philips la faisait payer à ses salariés, et encore plus durement au Mans où une usine fut fermée (1200 emplois détruits).

Ce plan de suppressions d'emplois est en fin d'exécution. C'est-à-dire que des salariés finissent d'être licenciés alors que Philips reçoit les 50 millions. En outre sur les 600 emplois évoqués, personne ne parle clairement de nouveaux emplois. S'agit-il de transferts de postes? On ne le sait pas. Mais en même temps, des ateliers de l'usine de Caen sont à l'arrêt, et les salariés craignent un nouveau plan de licenciements.

Cette subvention, qui représente le salaire de plusieurs milliers de travailleurs pendant un an, est révoltante alors que les emplois publics manquent comme partout à l'hôpital de Caen par exemple, ou encore que de nombreux anciens Moulinex arrivent en fin de droits et sont privés des Assedic.

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