Alstom La Courneuve (Seine-Saint-Denis) : Les travailleurs continuent la grève18/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1859.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom La Courneuve (Seine-Saint-Denis) : Les travailleurs continuent la grève

La grève, commencée le 8 mars par les travailleurs d'Alstom à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) contre les 345 suppressions d'emplois programmées par la direction, se poursuit. Pendant dix jours, les travailleurs se sont retrouvés chaque matin au piquet de grève et l'usine est restée totalement paralysée. Certains non-grévistes parmi les hauts cadres ont trouvé un point de chute dans d'autres sites Alstom de la région parisienne, mais la plupart des salariés qui ne participent pas activement au blocage de l'usine restent chez eux.

Mardi 16 mars, une trentaine de grévistes de La Courneuve se sont rendus dès 7 heures du matin au siège de leur division, Alstom-Power, à Levallois pour s'adresser aux salariés de ce site également touchés par les licenciements. A trente, nous avons suffisamment inquiété la direction pour qu'elle ferme les portes laissant les 500 à 700 employés de l'immeuble... sur le trottoir! Toute la matinée jusqu'à midi, cela nous a permis de discuter avec eux, de leur expliquer notre grève et ils ont applaudi l'intervention d'un délégué CGT montrant ainsi qu'ils condamnent, eux aussi, la politique de la direction, même s'ils ne font pas grève.

Mercredi 17 mars, une réunion du comité central d'entreprise devait se tenir à Belfort. Une manifestation était prévue où une délégation de grévistes de La Courneuve était présente. C'est à 500 que nous nous sommes retrouvés devant l'hôtel où devait se tenir la réunion. Les membres de la direction, échaudés par une précédente manifestation où ils avaient été pris à partie, se sont réfugiés à la Chambre de commerce. Les manifestants les y ont suivis. Un directeur est sorti sur le perron invitant une délégation de dix personnes à entrer pour discuter. Sa proposition fut accueillie par un tollé, les travailleurs réclamant que ce soit les directeurs qui sortent pour s'expliquer devant tout le monde. Des vitres ont volé en éclats, des portes ont été brisées, et c'est par une porte dérobée que la direction s'est échappée... Parmi les manifestants, ceux de La Courneuve scandaient "tous en grève" slogan repris par une partie des travailleurs de Belfort.

La CGT appelait pour le lendemain à une manifestation départementale contre le chômage devant la préfecture de Seine-Saint-Denis à Bobigny, manifestation devant se terminer devant Alstom. En tout cas, les grévistes tiennent bon.

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