Suppressions de postes chez Altadis : Le patron peut et doit payer11/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1858.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Suppressions de postes chez Altadis : Le patron peut et doit payer

Le Comité central d'entreprise d'Altadis a confirmé mardi 9 mars sa décision de supprimer plusieurs centaines d'emplois, alors même que le groupe est bénéficiaire.

Issu de la fusion de la Seita et Tabacalera, ce fabricant de cigarettes avait déjà en juillet 2003 annoncé son plan "social". Celui-ci va se traduire d'ici 2005 par 1678 suppressions d'emplois en Europe: 977 sur 7680 en Espagne et 701 sur 5280 en France. La direction veut fermer le site de Dijon, les ateliers de cigares de Morlaix (Finistère) et de battage de tabac de Tonneins (Lot-et-Garonne) ainsi que l'usine de Lille qui emploie 456 salariés.

Pour protester contre cette décision, à Lille, lundi 8 mars, des salariés grévistes ont bloqué les entrées et les sorties de leur usine. Le lendemain, plus de 200 manifestants ont défilé jusqu'à la préfecture du Nord. Le délégué syndical CGT de l'entreprise a dénoncé les dirigeants d'Altadis: "Bien que le site de Lille soit rentable, bien que l'usine dégage des profits, Altadis méprise et vire ses salariés comme des mouchoirs usagés, pour faire encore plus de profits."

Altadis vient en effet d'annoncer une hausse de 11% du résultat d'exploitation et a indiqué que ce résultat devrait enregistrer une nouvelle croissance significative cette année. Mais elle part du constat que la consommation des cigarettes brunes -ce que produisent les usines concernées par le plan de restructuration- est en baisse. Et ce n'est que pour maintenir ou accroître ses marges bénéficiaires qu'elle a pris la décision de supprimer des centaines d'emplois et de paupériser des villes et des régions déjà frappées par le chômage.

Altadis a dégagé l'an dernier un résultat net en hausse de 3,3%, avec 449,3 millions d'euros. Une telle somme permettrait de payer pendant plus de treize ans, à raison de 1200 euros par mois, charges comprises, les 1700 salariés dont le poste vient d'être supprimé!

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