McDonald's Paris (Strasbourg-Saint-Denis) : La grève a payé ! (bis)11/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1858.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

McDonald's Paris (Strasbourg-Saint-Denis) : La grève a payé ! (bis)

Après quatre mois de grève en février 2002, les travailleurs du McDonald's du carrefour Strasbourg-Saint-Denis à Paris obligeaient le patron de ce restaurant à réintégrer les cinq salariés dont il avait voulu se débarrasser. Ils avaient osé réclamer l'élection de délégués du personnel prévue par la loi, et avaient débrayé pour s'opposer au licenciement du militant syndical qui avait soulevé ce problème. Rancunière, la direction de McDo confiait ce restaurant à un nouveau gérant, chargé de faire le ménage parmi le personnel.

Le 11 mars 2003, une procédure de licenciement pour "insubordination" accompagnée d'une mise à pied conservatoire était engagée contre Tino, l'un des porte-parole des salariés du restaurant. Sous-directeur de l'établissement, il avait dans le passé témoigné en faveur des salariés contre l'employeur devant les Prud'hommes. La grève fut unanime pour empêcher ce licenciement, revendiquer l'amélioration des conditions de travail et une augmentation des salaires de 10%.

Les grévistes occupèrent leur restaurant et "visitèrent" d'autres McDo, non seulement pour les bloquer mais surtout pour s'adresser à leurs collègues et montrer à ses clients le vrai visage de McDo.

Quatre fois, avec l'aide de syndicalistes d'autres professions, les grévistes bloquèrent la plate-forme de Fleury-Mérogis où sont fabriqués les petits pains pour les hamburgers.

Fin octobre 2003, le ministre du Travail, solidaire de la direction, annulait la décision de l'inspectrice du travail, qui avait refusé l'autorisation de licenciement. Le temps passait, la direction dut se rendre à l'évidence. Pour ouvrir à nouveau le restaurant, vendre des sandwiches et faire des profits, il fallait en passer au moins un peu par les conditions des grévistes. Le 8 mars 2004, quasiment un an après le début de la grève, la direction acceptait la réintégration de Tino, sous-directeur d'abord au MacDo de Saint-Ouen, et en octobre à celui de Strasbourg-Saint-Denis. En même temps, McDo accordait une augmentation de salaire de 1,5% et le paiement de 35% des jours de grève. Enfin, un nouveau gérant doit prendre la relève.

Les patrons de la restauration rapide ne sont pas plus tendres que leurs steacks mais, face à des travailleurs soudés et déterminés, ils n'ont pas eu le dernier mot.

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