Education : Quatre, trois, deux, un... usine!11/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1858.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Education : Quatre, trois, deux, un... usine!

Dans l'académie de Créteil, quelques sections expérimentales pour préparer le Bac Professionnel en trois ans ont été mises en place. Actuellement, il se prépare en quatre ans après la classe de troisième: deux années de BEP suivies de deux années de Bac Pro. Dans la présentation qui en est faite par les inspecteurs auprès des professeurs, il s'agirait d'unifier la durée d'études avec les sections générales ou technologiques, afin que les élèves de lycée professionnel se sentent à niveau égal avec les autres lycéens. D'autre part, cela permettrait d'éviter le "décrochage" de ceux qui quittent l'école avant leur examen parce que leurs études leur semblent trop longues.

Mais quand on veut savoir qui est à l'origine de ce projet, on trouve... l'UIMM (l'Union des Industries Métallurgiques et Minières) qui pousse à sa mise en place parce qu'il correspondrait mieux, selon elle, aux besoins des patrons.

Il n'est pas nouveau que les patrons interviennent dans les programmes scolaires et demandent à l'Education nationale de leur fournir la main-d'oeuvre dont ils ont besoin: suffisamment qualifiée techniquement mais ne possédant que le niveau de culture générale minimum indispensable pour travailler avec rentabilité. Mais le ministère de l'Education s'apprête peut-être à étendre cette "réforme", afin de réaliser des économies. C'est un risque contre lequel les enseignants devront se mobiliser. Car l'égalité des chances, pour les élèves des lycées professionnels, issus dans leur immense majorité de classes populaires et qui n'ont pas le même accès aux connaissances que les couches aisées de la population, ne sera certainement pas favorisée en raccourcissant la durée des études des élèves ayant des difficultés. Il faut au contraire accorder des moyens supplémentaires aux écoles des quartiers populaires, afin que les enseignants puissent consacrer aux élèves le temps qu'il faut, individuellement et collectivement, pour leur permettre de rattraper leur retard et de s'ouvrir à la connaissance.

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