Le 2 février, à l'appel des collectifs et de coordinations de travailleurs sociaux de l'Ile-de-France pour le droit au logement pour tous -une initiative née en Seine-Saint-Denis-, des manifestants ont défilé à Paris de la place d'Italie jusqu'à la Sorbonne où se tenait le colloque de la fondation Abbé-Pierre, cinquante ans après son appel.

"Un toit, c'est un droit", "Un logement pour tous", "Réquisition des logements vides", "Moratoire des expulsions", scandaient les manifestants. Des chansons sur des airs connus dénonçaient les difficultés des mal-logés ("Ils rêvaient d'avoir des logements, pas des hôtels évidemment, des bouges infâmes. Dans un pays de prospérité, est-il normal que des enfants vivent pareil drame? Ils avaient du plomb dans le sang, de l'asthme et autres affections respiratoires. On les appelle les mal-logés, les expulsés, les surpeuplés, y'a rien de pire, que d'avoir moins de 18 ans et de grandir sans un logement", sur l'air de "Il venait d'avoir 18 ans"), ou encore les promesses non tenues de l'actuel ministre Borloo ("Il était malin Borloo (bis), dans ses discours, il parle toujours très bien, mais dans le concret ça n'aboutit à rien", sur l'air de "Il était un petit navire").

Lors des prises de parole à la fin de la manifestation, plusieurs personnes très pauvres, soit des Rmistes, soit des gens qui, faute de logis dorment dans la rue, ont témoigné de la dureté de leur condition.

De leur côté, les travailleurs sociaux en colère ont dénoncé notamment le fait que le numéro 115 du Samu social soit saturé et donc impossible à joindre et l'impuissance dans laquelle ils se trouvent faute de moyens pour faire face aux problèmes les plus criants.

Enfin, ils ont rappelé que la trêve hivernale se termine le 15 mars prochain et que, à cette date, les expulsions vont reprendre de plus belle. C'est pourquoi ils comptent appeler à une nouvelle manifestation le 13 mars prochain.