Lettre de lecteur - Intermittents : Congés maladie et maternité à la trappe05/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1853.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lettre de lecteur - Intermittents : Congés maladie et maternité à la trappe

Depuis le 1er janvier, date de l'application des nouvelles règles du régime d'assurance chômage des salariés du spectacle et de l'audiovisuel (les intermittents du spectacle), on constate que l'accord signé cet été par le Medef et les "partenaires sociaux" (sauf FO et la CGT) a des conséquences encore plus désastreuses que ce que l'on craignait.

L'une, particulièrement scandaleuse, concerne les femmes enceintes et les salariés en congé maladie. Dans l'ancien système, le congé de maternité ou le congé maladie, pris en charge par la Sécurité sociale, entrait à hauteur de cinq heures par jour dans la comptabilisation des heures ouvrant droit au chômage. Avec l'accord, ces congés ne comptent que s'ils "interrompent" un contrat de travail. Or, dans nos métiers, c'est rarissime. Pas parce que les salariées n'ont pas d'enfant ou parce que l'intermittence protège de la maladie, mais parce que l'immense majorité des contrats sont de courte durée (quelques jours ou quelques semaines), ce qui fait qu'il est rare, et très mal vu, de se déclarer malade en période de contrat ou de prendre son congé de maternité à ce moment.

Le congé maternité ou maladie ne comptant plus dans le calcul des 507 heures (qu'il faut maintenant réaliser en 10 mois au lieu de 12), à la fin de son congé, une femme qui a décidé d'avoir un enfant ou quelqu'un qui a subi un arrêt maladie de longue durée se retrouvera très vite et d'une manière presque certaine sans aucun droit au chômage, et donc sans aucune ressource.

Le Medef et ses acolytes privent donc dans les faits les professionnelles du spectacle du droit d'exercer leur métier tout en choisissant d'avoir des enfants, et tous du droit d'être malades et protégés contre le chômage.

C'est tellement scandaleux que le ministre de la Culture s'est senti obligé d'écrire une lettre au président de l'Unedic (membre du Medef) pour lui demander de trouver une solution à ce problème! Lui qui, il n'y a pas si longtemps encore, nous disait que c'était parce que nous avions "mal compris" le protocole que notre profession s'était mobilisée et mise en grève!

Un comédien, intermittent du spectacle

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