La suppression programmée de bureaux de poste05/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1853.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La suppression programmée de bureaux de poste

La ministre de l'Industrie Nicole Fontaine a annoncé que 3500 bureaux de poste sont transformables en "points poste" dans les zones rurales. Elle a prétendu justifier cette mesure en expliquant que sur 14500 bureaux, 6500 ouvrent actuellement moins de quatre heures par jour et 3500 moins de deux heures. "C'est très lugubre d'avoir un bureau qui n'ouvre que deux heures par jour, on ne peut pas accepter cela. Mieux vaut le remplacer par un point poste, soit par le bais d'une convention avec la commune, soit par la transformation des commerces", a-t-elle déclaré.

Cette justification est bien hypocrite car la tactique habituelle de La Poste est de commencer par réduire les horaires d'un bureau, ce qui incite un certain nombre d'usagers à prendre leur voiture pour aller ailleurs. Ensuite, la fréquentation ayant diminué, elle fait un chantage à la commune, lui demandant une participation financière si elle veut le maintien de la présence postale nécessaire à ceux des habitants qui, faute de moyens de transports, ne peuvent se déplacer. Il est vrai que dans un village, la présence d'un bureau de poste ne peut suffire à redonner la vie, mais sa suppression ne fait qu'aggraver les choses.

En milieu rural comme dans les villes, la seule logique qui prévaut est celle de la rentabilité. Même là où existe une forte concentration de population, et en particulier dans les quartiers populaires, certains bureaux ferment entre 13 h et 14 h ou un après-midi dans la semaine, dans d'autres un guichet est supprimé, tandis qu'ailleurs la demande d'une municipalité qu'un bureau de poste accompagne la création d'un nouveau quartier est refusée. On peut citer l'exemple, dans le seul Val-de-Marne, du Kremlin-Bicêtre, de Champigny, Saint-Maur-des-Fossés et Créteil.

Mais les dirigeants de La Poste ne se posent pas plus la question des conséquences sociales des suppressions d'emplois faites dans le seul but de rentabilité, que les PDG des entreprises qui rendent "lugubres" des régions entières, en licenciant, simplement pour accroître la fortune de quelques-uns. "Depuis que je suis là, on a supprimé 6000 postes (de travail) en un an", s'est vanté le président actuel de La Poste, Bailly. Il fait partie de ces hauts fonctionnaires chargés de faire des économies sur les services publics tandis que d'autres ouvrent en grand le robinet des finances de l'État pour arroser le patronat. Entre les deux, c'est le système des vases communicants.

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