Handicapés : Encore un projet et toujours loin des besoins05/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1853.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Handicapés : Encore un projet et toujours loin des besoins

Mercredi 28 janvier, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi pour les personnes handicapées. Le texte devrait être voté avant la fin de l'année et être mis en oeuvre en janvier 2005.

Chirac a assuré qu'il s'agissait d'un "grand pas franchi pour rendre notre société plus humaine." Mattei, le ministre de la Santé a parlé d'"une grande loi (...) qui va radicalement changer le regard que notre société porte sur les personnes handicapées et la vie de ces personnes." Mais comme le faisaient remarquer des handicapés et leurs associations, aujourd'hui, des lois existent et elles ne sont quasiment pas appliquées.

Ainsi, la loi de 1987 qui impose aux établissements de plus de vingt salariés d'embaucher au moins 6% de handicapés n'est pas respectée. Et ce ne sont pas les sanctions légères à l'encontre des patrons -si elles sont prises- qui les poussent à le faire. Selon les chiffres du ministère des Affaires sociales, seuls 39% des 1,34 million de travailleurs handicapés possèdent un emploi.

L'obligation d'accessibilité des lieux publics aux handicapés n'est pas davantage respectée. Selon l'Association des paralysés de France, 27% des mairies et 42,6% seulement des bureaux de poste étaient accessibles en 2001.

Enfin, encore faute de moyens, en 2002, 22% des enfants handicapés n'étaient toujours pas scolarisés.

Alors, depuis le temps que l'État claironne que la lutte contre le handicap fait partie de ses priorités, il aurait pu faire respecter les textes existants et mettre en place un certain nombre de mesures facilitant la vie des handicapés. Dans le projet à venir, la mesure phare est le "droit à la compensation" personnalisée: celle-ci devrait compléter l'allocation adulte handicapé s'élevant actuellement à 578 euros par mois. Or l'ensemble de ces sommes sont dérisoires si l'on tient compte des dépenses coûteuses et nécessaires aux handicapés pour aménager leur logement, leur voiture ou encore pour payer une aide à domicile. Un fauteuil roulant électrique peut coûter 20000euros; un livre scolaire en braille 150 euros... C'est pourquoi, l'association des paralysés de France demande d'ores et déjà une "compensation intégrale" du handicap et le doublement de l'allocation adulte handicapé.

Les mesures envisagées par le gouvernement, comme celles qui sont prises aujourd'hui ne sont en réalité que beaucoup de bruit à l'approche d'échéances électorales et rien de plus.

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