LGE et OCE - Site Alstom Belfort : Des licenciements qui ne passent pas29/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1852.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

LGE et OCE - Site Alstom Belfort : Des licenciements qui ne passent pas

Depuis vendredi matin 23 janvier, les travailleurs de LGE (le secteur de l'emballage, caisserie et transport d'Alstom, "externalisé" en 1988) sont très majoritairement en grève contre le plan de soixante licenciements qui les frappe. Leur direction en effet commence à convoquer les uns après les autres ceux dont elle a décidé de se débarrasser. La plupart ont aux alentours de 50 ans et travaillaient depuis vingt ou trente ans à Alstom Belfort quand ils se sont retrouvés dans les griffes de "partenaires" d'Alstom comme LGE, "afin de rester sur le site pour travailler avec un avenir professionnel", avait dit la direction d'Alstom à l'époque, pour nous endormir!

Dans ce secteur, il y a six ans, l'effectif total était de 172. Aujourd'hui, il est de 124, que LGE voudrait réduire de moitié alors que, chaque mois depuis cette externalisation, l'entreprise verse l'équivalent de 250000 F à chacun de ses deux principaux actionnaires, Heppner et Sofimbal, à quoi s'ajoutent, chaque année, 5 millions de francs sur les bénéfices. De quoi assurer le salaire de tous ceux qu'ils licencient.

La direction de LGE fait semblant de proposer des reclassements "internes" sur quelques postes à des centaines de kilomètres, avec des pertes de salaire. Elle propose le minimum des indemnités légales, n'a même pas voulu accepter des FNE (80% payés par l'État) pour les six ou sept travailleurs qui pourraient y avoir droit, car cela lui aurait imposé quelques contraintes pour garder des plus de 50 ans. Elle voudrait avoir les mains libres pour faire le tri à sa guise, se débarrasser de ceux qu'elle juge les moins exploitables et, au passage, elle tente aussi de se débarrasser de sept délégués sur neuf.

Les 80 grévistes, qui ont décidé de continuer la grève, occupent l'atelier principal de l'emballage, où il a été peint en gros: "Non aux licenciements".

Car des licenciements comme à LGE, en ce moment il y en a aussi dans un autre secteur "externalisé" par Alstom, celui de l'imprimerie, repris par OCE. Deux directeurs ont débarqué en décembre pour annoncer leur décision de mettre dehors la moitié de l'effectif du site, 19 sur 40; des travailleurs qui, comme à LGE, ont autour de cinquante ans, et ont été vendus à OCE il y a six ans. Les licencieurs d'OCE, un groupe de 12000 personnes qui fait de gros profits, croyaient pouvoir solder leur sale plan en deux aller et retour de Paris et sans plus payer qu'à LGE. Ils n'ont pas encore réussi, face à la mobilisation des employés pour résister à leurs manoeuvres, qui se sont d'ailleurs adressés aux autres travailleurs d'Alstom.

Ce qui pourrait donner des craintes à tous ces patrons licencieurs et profiteurs serait que les travailleurs d'OCE rejoignent maintenant la lutte de ceux de LGE, dans une usine où les principaux responsables de cette situation, les dirigeants d'Alstom, sont en train de programmer des centaines de licenciements.

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