États-Unis : Non à l'exécution de Kevin Cooper !29/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1852.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Non à l'exécution de Kevin Cooper !

A peine élu gouverneur de l'État américain de Californie, l'acteur Arnold Schwarzenegger se trouve investi du droit de vie ou de mort sur la personne de Kevin Cooper, un condamné dont l'exécution, s'il ne la suspend pas, doit avoir lieu le 10 février.

Or, outre le caractère odieux d'un tel assassinat légal, l'arbitraire qui a présidé à la condamnation de Kevin Cooper a soulevé l'indignation aux États-Unis - indignation exprimée dans une pétition signée par de nombreux intellectuels (parmi lesquels Angela Davis, Noam Chomsky, Howard Zinn et bien d'autres) dont nous reproduisons ici quelques extraits:

"Sur l'ensemble des États-Unis l'accusation s'est trompée de coupable dans 112 cas de peine capitale pour meurtre, forçant des hommes et des femmes innocents à passer des années dans le couloir de la mort, risquant une exécution pour un crime qu'ils n'avaient pas commis.

"Le 10 février, l'État de Californie compte exécuter Kevin Cooper, un Afro-américain de 45 ans qui a passé 20 ans dans le couloir de la mort(..).

"Dans la nuit du 4 juin 1983, Peggy, Doug et Jessica Ryen ainsi qu'un invité ont été brutalement assassinés. (..) Le plus jeune membre de la famille, Josh Ryen, 8 ans, a réussi à survivre. Quand la police a appris que Kevin Cooper s'était échappé d'un centre de détention pour petits délinquants quelques jours à peine avant les meurtres, Cooper est devenu le premier suspect, en dépit du fait que Josh Ryen avait dit à la police que trois hommes blancs ou latinos avaient tué sa famille.

"(..) Des touffes de cheveux blonds ont été retrouvées entre les mains de l'une des victimes. Les photos de ces cheveux, qui ne pouvaient appartenir à Cooper, n'ont jamais été montrées au jury. L'accusation a refusé d'autoriser les tests qui auraient permis de déterminer à qui appartenaient ces cheveux.

"Un bleu de travail maculé de sang, présenté à la police par une femme affirmant que celui-ci avait été laissé à son domicile par son petit ami aux alentours de l'heure du crime, a été jeté dans une benne à ordures sans qu'aucun test ait été effectué. Cette femme n'a jamais été appelée à témoigner.

"(..) Exécuter Mr Cooper alors que de si sérieux doutes subsistent à propos de son affaire et de tout le système de la peine de mort en Californie est irresponsable."

Un système qui laisse ainsi la porte ouverte à tous les abus -qu'ils soient dus au carriérisme de procureurs en mal de procès retentissants ou au racisme de policiers friands de coupables tout désignés- et qui, sous prétexte de "venger" des crimes de sang est prêt à en commettre d'autres, ne relève que de la barbarie.

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