Des listes LO-LCR dans les élections régionales29/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1852.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Des listes LO-LCR dans les élections régionales

Bien que les élections de mars prochain soient des élections régionales, les grands partis y chercheront une approbation de leur politique nationale.

Si les candidats de la droite gouvernementale progressent ou se maintiennent, Chirac et Raffarin interpréteront ce résultat comme une approbation de leur politique antiouvrière et réactionnaire.

Le Parti Socialiste et ses ex-alliés de la gauche plurielle, s'ils progressent, traduiront leur résultat comme la preuve que les électeurs de gauche oublient les cinq ans de gouvernement Jospin, pardonnent la politique antiouvrière qui a préparé le retour de la droite au pouvoir et voient dans le PS la seule alternative. Le secrétaire du PS, Hollande, a même été jusqu'à donner aux électeurs un "rendez-vous avec l'Histoire" à l'occasion de ces régionales! Rien que ça!

La droite au gouvernement et l'opposition socialiste sont au moins ouvertement d'accord sur cela. Elles veulent que les électeurs se départagent entre ceux qui se relaient au pouvoir pour mener la même politique antiouvrière et que le mécontentement à l'égard de ceux qui sont au gouvernement se traduise par un vote en faveur de ceux qui ne rêvent que d'y revenir.

Depuis un quart de siècle, le grand patronat et les possédants mènent une offensive permanente contre la classe ouvrière. Toutes les équipes politiques qui se sont succédé au gouvernement se sont fait les exécuteurs de leur volonté. Elles se sont passé le relais pour faciliter les licenciements, pour rendre le travail de plus en plus précaire, pour donner au grand patronat les moyens d'abaisser la part des salariés afin d'augmenter les profits des entreprises et les revenus des actionnaires. Elles se sont passé le relais pour attaquer la Sécurité sociale, pour aggraver les conditions d'accès aux soins pour les classes populaires. Elles ont cherché à faire des économies sur les services publics utiles à toute la population, des hôpitaux à l'Education nationale, afin d'augmenter la part du budget consacrée au seul grand patronat. Elles ont diminué l'imposition du profit et l'impôt sur le revenu des plus riches, tout en aggravant les impôts indirects qui frappent plus les classes populaires. Le fil conducteur de leur politique a été de prendre aux plus pauvres pour donner aux plus riches.

La classe ouvrière ne se sent peut-être pas encore en situation de faire reculer le patronat et le gouvernement de la seule façon possible, par une lutte d'ensemble des travailleurs sur les objectifs essentiels communs à tous. Mais elle peut montrer qu'elle rejette la politique antiouvrière qui est menée, qu'elle le soit par la droite comme aujourd'hui, ou par la gauche comme hier. Qu'est-ce que cela change que le ministre de l'Économie soit un patron de droite, comme Mer, ou un grand bourgeois qui se dit de gauche, comme Fabius, s'il s'agit de mesures qui aggravent le sort des classes populaires?

C'est pour permettre aux électeurs d'exprimer une opposition nette à la politique propatronale des gouvernements successifs que Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire présentent des listes communes dans toutes les régions.

Ces listes d'extrême gauche seront aussi les seules à défendre des objectifs permettant à la classe ouvrière d'opposer à la politique patronale une politique correspondant à leurs intérêts et contestant la dictature du grand patronat sur l'économie. Les entreprises fonctionnent grâce aux travailleurs et doivent être au service de la société. Il n'est pas admissible que des conseils d'administration non contrôlés puissent prendre des décisions en fonction des seuls intérêts boursiers, en foulant aux pieds les conditions d'existence des travailleurs, mais aussi les intérêts de la majorité de la société. Un contrôle réel des travailleurs et de la population sur les entreprises montrerait que les licenciements collectifs ne sont pas une nécessité, mais un choix des patrons, et qu'il est possible de les interdire. Un vote massif en faveur d'un tel programme contribuerait à redonner le moral à tous et à préparer la lutte indispensable pour l'imposer.

Arlette LAGUILLER

Editorial des bulletins d'entreprise du 26 janvier 2004

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