Dans un collège des Hauts-de-Seine : Démagogie policière29/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1852.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Dans un collège des Hauts-de-Seine : Démagogie policière

"C'est décidé, la police fera son entrée au collège". C'est de cette manière que les médias se sont fait l'écho du dernier coup de pub de Sarkozy qui, suite à des incidents, a réussi à faire voter le 23 janvier, par le conseil d'administration du collège Edouard-Manet à Villeneuve-La-Garenne dans les Hauts-de-Seine, un protocole d'accord prévoyant la présence d'un policier dans l'établissement.

Suite au jet par un élève, à deux reprises, de bouteilles d'acide de l'extérieur du collège, les personnels avaient exercé leur droit de retrait et cessé le travail les 12 et 13 janvier, envoyant aussitôt des fax à l'inspection, au rectorat, au ministère de l'Éducation nationale, ainsi qu'à celui de la Ville et de l'Intérieur pour demander une meilleure surveillance des abords de l'établissement, un renforcement des liens avec l'officier chargé de la prévention. La seule réponse leur est venue de Sarkozy, qui laissa entendre qu'il était ouvert à toutes les propositions pour aboutir à la rédaction d'un protocole d'accord.

Arrivé le mardi 20 janvier dans l'établissement, le protocole de Sarkozy ne correspondait pas du tout à ce qui avait été envisagé et prévoyait que, pour la première fois, un membre de la police nationale serait amené à exercer ses missions dans un établissement scolaire, sans être placé sous l'autorité du chef d'établissement. Le texte laissait entendre également que les personnels de l'Éducation nationale devenaient des auxiliaires de police.

A l'assemblée générale qui a suivi, 36 enseignants sur 37 présents ont voté contre cette présence policière qui allait constituer un précédent, tous persuadés qu'un tel projet ne pourrait passer au conseil d'administration.

Au conseil d'administration du vendredi 23 janvier, la venue inopinée du préfet qui tenait un discours mielleux, déclarant au nom de Sarkozy qu'il n'était pas question d'imposer quoi que ce soit et que "le consensus de la communauté éducative, et en particulier des enseignants, était indispensable", la présence du maire et de l'inspecteur d'académie allaient permettre d'obtenir les voix des parents d'élèves. Le chef d'établissement avait usé auparavant de son autorité pour convaincre les délégués des élèves... Malgré le refus unanime des enseignants qui ont voté contre, le protocole était adopté.

Mais les enseignants comptent rester mobilisés pour faire annuler cette décision.

En effet ce n'est pas en faisant de la démagogie sécuritaire que les problèmes des établissements scolaires seront résolus, c'est en donnant de vrais moyens à l'éducation, des postes d'enseignants, de surveillants, de personnels qualifiés, postes qui manquent cruellement aujourd'hui.

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