SNCF : Suppression des passages à niveau dangereux ? Pas d’argent!15/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1850.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Suppression des passages à niveau dangereux ? Pas d’argent!

Louis Gallois, président de la SNCF, comme la direction du Réseau Ferré de France (RFF), gestionnaire des infrastructures ferroviaires, ont beau dire, les faits sont là: la sécurité des cheminots comme des voyageurs n'est pas «la priorité des priorités» dans leurs préoccupations. Une nouvelle preuve vient d'en être donnée par l'annonce d'un nouveau plan prévoyant, d'ici à 2012, la suppression de 200 passages à niveau dangereux, sur un total de plus de 19000, officiellement recensés comme «les plus préoccupants»!

Une fois de plus, la raison invoquée pour quasiment ne rien faire face à des situations qui ont encore été responsables de quelque 50 morts en 2003, est le coût des travaux considéré comme excessif. Chaque suppression est estimée entre 15 et 20 millions d'euros, voire plus en cas de difficultés particulières. Qu'un tel investissement permette d'écarter les risques d'accidents mortels n'est visiblement pas un argument suffisant pour que les pouvoirs publics, qui participent du financement du RFF et de la SNCF, fassent ce qu'il faut pour que les fonds nécessaires y soient consacrés d'urgence.

Et puis, en même temps qu'on nous explique que l'argent manque pour supprimer rapidement les croisements route-rail dangereux, la SNCF continue de pratiquer des tarifs préférentiels, scandaleusement bas, pour les entreprises qui font transporter leurs marchandises par le réseau ferré. Des sommes considérables continuent d'être investies dans des domaines secondaires, pour ne pas dire complètement inutiles, comme par exemple ces 4200 nouveaux composteurs de billets pour remplacer dans toutes les gares les anciens, jugés trop lents, ou les nouveaux automates de vente de billets installés d'ici la fin de l'année, ou encore les uniformes commandés périodiquement aux grands couturiers pour les cheminots en contact avec les usagers, les études de design pour le mobilier des voitures TGV ou autres, etc.

En fait, pouvoirs publics, direction de la SNCF et du RFF vont de pair pour mener une politique d'économies au détriment de la sécurité et du service public que représente le chemin de fer. C'est vrai et c'est scandaleux pour ce qui concerne ces passages à niveau dont le danger est reconnu depuis des dizaines d'années, tout comme pour les investissements notoirement insuffisants en matériel, en entretien, en embauches de personnel et en salaires.

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