Hôpital maritime de Berck-sur-Mer : Un déni de justice15/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1850.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital maritime de Berck-sur-Mer : Un déni de justice

À la veille de Noël, trois militants du syndicat Sud-Santé de l'Hôpital Maritime de Berck-sur-Mer ont été condamnés à des amendes et à des dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer. Cela fait suite à une plainte de l'ancienne directrice et du médecin-chef de leur hôpital, pour un tract de janvier 2001 que ceux-ci jugeaient diffamatoire. Ce tract ne faisait que dénoncer -avec des comparaisons avec le régime de Vichy- le comportement des responsables de l'hôpital.

Depuis 1996 se sont accumulés de nombreux témoignages écrits de harcèlement, les pétitions signées par une grande partie des 340 membres du personnel contre les agissements de la directrice, du médecin-chef et quelques autres cadres, les démissions de ceux et celles qui ne supportaient plus cette atmosphère empoisonnée, les arrêts de travail pour dépression, les lettres des syndicats avertissant la direction de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (à laquelle cet établissement est rattaché) de graves dysfonctionnements dans l'hôpital, etc.

En novembre 2001, une réunion officielle des cadres dirigeants de l'hôpital mettait même en cause la directrice, affirmait «son désaccord total avec sa manière de diriger l'hôpital et son style de management», faisait part des plaintes du personnel et de nombreuses surveillantes et votait une motion exigeant son départ.

La directrice a finalement démissionné début 2002, le médecin-chef a été suspendu de ses fonctions en avril 2003, puis sanctionné par une mutation d'office en décembre 2003.

La teneur des conclusions des enquêtes administratives et médicales n'a bien sûr pas été communiquée au personnel! Trop de transparence nuirait sans doute à la quiétude des responsables des ministères.

Et malgré ce lourd dossier contre la directrice, et bien que le médecin-chef ait tenté de retirer sa plainte après la démission de la directrice, le tribunal a quand même condamné ces militants syndicaux! Si c'est ça la justice, que serait l'injustice?

Au-delà de l'aspect financier, ces salariés de la fonction publique risqueraient le licenciement si leur casier judiciaire devait contenir une telle condamnation. Ils ont fait appel du jugement et il faut qu'ils bénéficient du maximum de soutien pour que leur condamnation soit levée.

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