Basques : Les droits des prisonniers basques bafoués par la France et l’Espagne15/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1850.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Basques : Les droits des prisonniers basques bafoués par la France et l’Espagne

Pour protester contre la dispersion des 700 prisonniers politiques basques emprisonnés dans 73 prisons différentes, principalement en France et en Espagne (huit seulement de ces détenus le sont au Pays basque), des représentants des familles des prisonniers ont fait des journées de jeûne, simultanément dans plusieurs capitales d'Europe.

Jeudi 8 janvier, au Parlement européen à Bruxelles, des membres de ces familles, appartenant à Etxerat, l'association des parents et amis des prisonniers et prisonnières politiques basques, ont tenu une conférence de presse pour dénoncer principalement les difficultés et les souffrances qu'entraîne, pour la vie des familles, la politique de dispersion des prisonniers basques adoptée par les autorités françaises et espagnoles. Elles demandent le regroupement de ces prisonniers au Pays basque.

Chaque semaine, 2700 personnes font ainsi en moyenne 1050 km chacun. C'est beaucoup de fatigue, notamment pour les parents âgés, et aussi des frais très lourds, en moyenne 1350 euros par mois. Ceux qui se déplacent en voiture pour réduire ces frais payent aussi un lourd tribut: il y a eu ainsi 14 morts dans des accidents de la route.

Cela représente parfois près de deux jours de voyage pour quelques minutes de parloir. Dans certaines prisons, les visites ont lieu le jeudi, ce qui veut dire perdre un ou deux jours de travail, selon les distances.

Les familles ont dénoncé les brimades et les mauvais traitements: des passages à tabac en France, des tortures en Espagne, les mois d'attente pour recevoir le courrier, les changements fréquents de prison, le manque de soins médicaux, etc.

Les prisonniers et leurs familles réclament que les droits existants leur soient appliqués, notamment celui d'accomplir leur peine dans les conditions les moins difficiles possible du point de vue affectif, c'est-à-dire sans trop les séparer de leur entourage social et familial. Ces droits, ont souligné les familles, sont reconnus en théorie par les Nations Unies, le Parlement européen, le Parlement de la Communauté autonome basque, les Constitutions française et espagnole, mais en pratique ils sont bafoués. Ils demandent enfin que le statut de prisonniers politiques leur soit reconnu.

La politique terroriste des nationalistes basques est indéfendable, mais elle n'autorise pas les États français et espagnol à traiter de façon indigne des prisonniers qui n'ont d'ailleurs pas toujours commis des crimes de sang et qui croupissent en prison parfois pour des actes élémentaires de solidarité.

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