Veolia (ex-Vivendi) - Canalisations : Le bon tuyau08/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1849.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Veolia (ex-Vivendi) - Canalisations : Le bon tuyau

Veolia Environnement (ex-Vivendi Environnement) gère 8000 contrats de fourniture d'eau passés par les collectivités locales. Cette compagnie a placé sur le compte d'une société financière à l'abri des regards indiscrets, la General Refinancial Products, dont le siège est en Irlande, l'argent public qui lui est attribué par anticipation pour financer l'entretien et la réfection des canalisations.

Pratiquement chaque fois qu'une collectivité locale concède sa gestion de l'eau à une société, qu'il s'agisse de Veolia ou des deux autres géants de l'eau, Suez-Lyonnaise des Eaux et la SAUR, ce contrat prévoit que la collectivité doit verser des provisions pour l'entretien et le renouvellement des installations. En principe, l'argent qui n'aura pas été dépensé devra être restitué à la collectivité à la fin du contrat, mais celui-ci court en général sur au moins une dizaine d'années, et dans la plupart des cas il est renouvelé. Les sociétés de l'eau ont donc le temps de voir venir, de centraliser discrètement cet argent en provenance de milliers de collectivités et de réaliser des placements sur de longues périodes.

Même dans les villes importantes, il est bien difficile pour les services techniques de vérifier si l'entretien et le renouvellement du matériel sont effectivement réalisés, car le personnel municipal a été réduit. Des cabinets de contrôle privés peuvent être appelés pour des expertises, mais rien ne garantit qu'ils n'ont pas des intérêts communs avec les sociétés distributrices d'eau.

Les trois sociétés qui se partagent la quasi-totalité du marché sont donc assurées de disposer en permanence des provisions versées par les collectivités locales. Rien que pour Veolia, elles avaient été évaluées en 1996 à 27 milliards de francs (4,5 milliards d'euros) par le syndicat FO. Le PDG de cette société, Fourtou, n'a reconnu quant à lui qu'un montant d'un milliard d'euros en 2002. Cela permet de réaliser quelques placements discrets et fructueux au travers de sociétés écrans...

Dès lors que les Veolia et compagnie ont la possibilité de disposer de l'argent public, il n'y a pas à s'étonner que de telles sommes se retrouvent dans un paradis fiscal. Ce n'est que de la gestion capitaliste ordinaire, cette fois avec l'argent de la collectivité.

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