La réforme sur les retraites rallonge considérablement pour tout le monde le temps de travail nécessaire pour bénéficier de la retraite à taux plein, mais le gouvernement y a apporté une disposition particulièrement mesquine à l'égard des fonctionnaires mères de famille.

La loi prévoyait auparavant que toute fonctionnaire mère de famille bénéficiait d'une année de bonification (un an de travail en moins) par enfant. Maintenant, seules les femmes ayant eu des enfants lorsqu'elles étaient déjà en poste pourront bénéficier de cette mesure. Dans sa grande largesse, le gouvernement étend aussi cette mesure aux stagiaires enceintes qui viennent de réussir leur concours.

Par contre, les femmes qui auront eu des enfants avant d'être fonctionnaires seront pénalisées. Cette mesure vise donc les femmes qui ont choisi d'élever leurs enfants avant de reprendre une activité professionnelle, ce qui concerne une grande partie des femmes qui travaillent, particulièrement une catégorie de professeurs. En effet, au cours des années 1990, l'Éducation nationale avait ouvert les concours de professeurs des écoles aux femmes ayant eu trois enfants. Non seulement, ces dernières devront travailler cinq ans en plus comme tout le monde pour avoir droit à leur retraite, mais ce nouveau dispositif leur ajoute à nouveau trois ans de plus.

Ainsi certaines d'entre elles ont constaté qu'à ce compte-là, il valait mieux s'arrêter de travailler avant le 1er janvier, date d'entrée en application des nouvelles dispositions et ont fait, en cours d'année, leur demande de mise à la retraite.

Le gouvernement est paraît-il aujourd'hui incapable de dire ce que va lui apporter une telle mesure. Espérons que cela va lui amener surtout la révolte.