Les intermittents continuent leur lutte08/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1849.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les intermittents continuent leur lutte

Pendant la période des fêtes de fin d'année, les intermittents du spectacle ont continué à se faire entendre. Ils s'opposent au démantèlement de leur régime d'assurance chômage. Après avoir occupé les locaux du Figaro, distribué des tracts sur les bateaux-mouches, le 1er janvier une quarantaine d'entre eux ont occupé la Villa Médicis à Rome qui sert de résidence à quelques artistes français sélectionnés pour leur permettre de parfaire leur formation.

On comprend leur colère et leur refus d'une "réforme" qui, depuis le 1er janvier, restreint les conditions d'accès à une indemnisation dont la durée est amputée d'un tiers. Les intermittents, comme le nom l'indique, exercent un métier dont les périodes d'activité fluctuent en fonction des spectacles et des contrats sans parler des temps de conception, de répétitions ou de préparations, temps non comptabilisés pour certains. La précarité, qu'ils sont plus d'une centaine de milliers à connaître, leur est aussi et surtout imposée par les sociétés de production et les organisateurs de spectacles et, en fin de compte, par les chaînes de télévision qui en profitent largement. France 3, à elle seule, emploie actuellement 550 intermittents et 263 personnes payées au cachet, ce qui représente 15% du nombre total de ses salariés. Cette chaîne affirme, bien tardivement d'ailleurs, qu'elle va transformer 135 emplois en contrats à durée indéterminée "dans les premiers mois de 2004". C'est le résultat, bien insuffisant, du mouvement. À condition bien entendu que les promesses soient tenues. Comme quoi les intermittents ont eu raison de faire du bruit.

Par ailleurs, l'attaque contre l'assurance chômage des intermittents, qui devrait exclure de ce régime près d'un intermittent sur trois, a été menée tambour battant par le patronat avec la complicité de la CFDT, de la CFTC et de la CGC au nom des prétendus privilèges de ces travailleurs qui abuseraient des caisses de l'Unedic ou profiteraient de "petits arrangements de confort" selon l'expression d'Aillagon, le ministre de la Culture. Mais ce sont les mêmes qui, avec la bénédiction du gouvernement, avaient signé le 20 décembre 2002 un accord réduisant, pour la plupart des chômeurs, la durée d'indemnisation de 30 à 23 mois. Au-delà des particularités du régime des intermittents, ce gouvernement pratique, sans temps mort, une politique ouvertement antiouvrière.

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