Depuis qu'en janvier 2002 cinquante-deux officiers et soldats des cadres de réserve de l'armée de Terre israélienne ont annoncé qu'ils refuseraient de servir dans les Territoires occupés, le mouvement dit des "Refuzniks" sans avoir fait tache d'huile, s'est toutefois maintenu. La presse fait régulièrement état du refus de ces jeunes militaires israéliens de servir une politique qu'ils réprouvent.

Ainsi quinze réservistes d'une unité d'élite de l'armée israélienne ont annoncé, dimanche 21 décembre, qu'ils n'accepteraient plus désormais de mener une quelconque mission dans les territoires palestiniens. Dans une lettre adressée au Premier ministre Ariel Sharon, ils ont affirmé ne plus vouloir participer à "l'oppression des Palestiniens, ni à la défense des colonies juives". "Nous ne donnerons plus nos vies pour l'oppression dans les territoires et la négation des droits de l'homme de millions de Palestiniens, et nous ne servirons plus de boucliers aux implantations", ont-ils écrit. Et puis ils ont ajouté: "Nous ne corromprons pas plus longtemps l'humanité en menant les missions d'une armée d'occupation".

Cette lettre a été écrite trois mois après que vingt-sept pilotes militaires israéliens eurent signé une pétition adressée au commandant en chef de l'armée de l'Air, dans laquelle ils affirmaient eux aussi leur refus d'exécuter des missions dans les territoires palestiniens.

Plus récemment, dimanche 4 janvier, après avoir été traités de "criminels idéologiques de la pire espèce" par le procureur du tribunal militaire de Jaffa, cinq jeunes Israéliens qui ont refusé d'être incorporés pour ne pas se mettre au service d'une armée d'occupation ont été condamnés dimanche 4 janvier à un an de prison qui s'ajoute à environ onze mois de détention préventive.

Et même si les gouvernants israéliens ne frappent pas leurs opposants avec la dureté qu'ils réservent au peuple palestinien, la peine infligée a pour but de dissuader d'autres jeunes et d'éviter que le mouvement "Refuznik" se répande.

C'est le contraire que l'on peut espérer: qu'un véritable courant gagne la jeunesse israélienne pour refuser une politique honteuse, rétrograde et inhumaine, et que celle-ci trouve espoir non dans la confrontation mais dans la collaboration avec les Palestiniens.