Reims-Aerospace (51) : Licenciement de cinq délégués - le ministère est revenu sur sa décision !25/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1847.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Reims-Aerospace (51) : Licenciement de cinq délégués - le ministère est revenu sur sa décision !

Jeudi 18 décembre, les cinq délégués CGT licenciés par Reims-Aerospace ont pu réintégrer l'entreprise. Le ministère du Travail venait en effet d'annuler sa propre décision qui autorisait leur licenciement. Ce recul du ministère a été ressenti par les travailleurs de l'usine comme une victoire contre la direction.

Lors du plan de reprise en mars dernier, la société Ventana avait voulu faire procéder au licenciement des cinq délégués, en plus de 151 autres suppressions d'emplois. Mais l'Inspection départementale du Travail l'en avait empêchée, relevant que la direction cherchait surtout à se débarrasser de militants syndicaux qui la gênaient. Du coup, la direction en avait appelé au ministère du Travail qui, désavouant l'Inspection, accordait l'autorisation de licencier. Elle licencia donc aussitôt les délégués qui avaient encore la possibilité de former un «recours gracieux» auprès du ministère, ce qu'ils firent.

Tout le monde dans l'usine (hormis l'encadrement) avait tenu à exprimer sa solidarité avec les délégués en signant une pétition qui exigeait de la direction qu'elle n'utilise pas l'autorisation de licenciement qui lui était donnée par le ministère. Toutes les équipes avaient débrayé le 20 novembre pour aller la porter.

Il y eut un autre débrayage, tout autant suivi, le 26 novembre. Des affiches dénonçant cet acte de répression antiouvrière ont fleuri aux feux de la ville et sur les panneaux de libre expression. Des cartes pétitions ont été également imprimées et distribuées nationalement par la CGT. Les licenciés et ceux qui les ont soutenus se sont montrés au Conseil municipal de Reims et ont obtenu des lettres de soutien du maire et du président de la Région. La presse locale s'est fait régulièrement l'écho de la mobilisation.

Un nouvel arrêt de travail dans l'usine était prévu le 17 décembre pour appuyer un rassemblement à Paris, devant les bureaux du ministère. Mais il n'y eut pas besoin d'aller jusque-là puisque, entre temps, le ministère avait fait savoir que sa précédente décision était finalement annulée et que la direction de Reims-Aérospace devait réintégrer les cinq délégués.

Ce revirement était motivé par le fait qu'après la première décision du 23 octobre, «l'entreprise a conclu avec l'État une convention de chômage partiel par laquelle elle s'est engagée (...) à ne pas procéder au licenciement pour motif économique». En réalité, cet argument évitait surtout au ministère de reconnaître le caractère scandaleux de sa position initiale. Toujours est-il que la direction, elle, était obligée de remballer ses licenciements et c'était bien là l'essentiel.

A l'annonce du recul du ministère, les travailleurs de Reims-Aerospace ne cachèrent pas leur joie. La nouvelle fut vivement applaudie. Beaucoup criaient «On a gagné!» dans les ateliers.

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