Grenoble (38) : Des demandeurs d’asile à la rue25/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1847.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grenoble (38) : Des demandeurs d’asile à la rue

Mercredi 17 décembre, une centaine de personnes se sont rassemblées devant la préfecture de l'Isère à Grenoble, à l'appel du Collectif isérois de soutien aux sans-papiers, pour demander au préfet, au président du Conseil général (PS), au président de la Métro ( PS) et au maire de Grenoble (PS) la mise à disposition immédiate de logements pour une quarantaine de demandeurs d'asile. En effet, il y a actuellement dans le département au moins une centaine de demandeurs d'asile qui ont un problème de logement. Tous ne se sont pas fait connaître. La Coordination iséroise des sans-papiers en a recensé 43, et la préfecture vient d'en loger sept dans des logements EDF à Bourg-d'Oisans. Ces propositions sont bien sûr en dessous des besoins.

Des demandeurs d'asile ont témoigné de leur galère: ainsi, une famille turque de quatre enfants dont un bébé dort depuis deux mois dans un algéco non chauffé, devant en partir le matin à dix heures et y rentrer seulement à partir d'une certaine heure le soir. Le reste du temps, ils doivent errer dehors. Un autre sans-papiers a raconté la galère des squatts, la recherche de voitures où se mettre un moment au chaud, le refuge à la gare jusqu'à une heure du matin, moment où on les jette dehors, sauf quand, quelques rares fois, on leur ouvre une salle... Ensuite, un hommage a été rendu à Kamel Laibi, père de quatre enfants, demandeur d'asile depuis quatre ans, retrouvé mort d'épuisement en septembre dans un squatt de Grenoble.

Puis, les membres du collectif ont expliqué le délabrement physique et moral que connaissent rapidement les demandeurs d'asile. Et le meilleur et seul remède à cet état, comme en témoignent les médecins qui les examinent, serait un logement immédiat pour ces quelques dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants.

Mais la solution à la situation dramatique que connaissent ces demandeurs d'asile ne serait pas seulement humanitaire mais politique. Car comment trouver un logement quand on n'a pas de papiers, donc pas de solution pour trouver un travail et payer un loyer? Dans le droit fil de la politique des gouvernements précédents, la politique répressive de Sarkozy aggrave encore le sort des étrangers en situation irrégulière en France. Seule la régularisation immédiate de tous les sans-papiers pourra apporter une solution à la situation dramatique de ces centaines d'exclus.

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