STMicroelectronics (Rennes) : Provocation de la direction18/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1846.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

STMicroelectronics (Rennes) : Provocation de la direction

Les salariés de STMicroelectronics à Rennes sont en lutte depuis la fin août contre la fermeture de leur usine, qui entraînerait la suppression de 600 emplois. Depuis trois semaines, ils bloquent une des grilles d'entrée. Ils y ont installé une tente et des braseros et se relaient jour et nuit pour empêcher la sortie des produits finis.

La direction de STMicroelectronics a annoncé un plan de licenciements avec des primes scandaleusement faibles et elle compte boucler le tout pour la fin janvier. Mercredi 10 décembre, elle a assigné en justice 29 salariés de Rennes, suite au blocage de la grille. Elle cherche à intimider et à décourager les salariés qui luttent.

Mais lundi 15 décembre, jour de l'assignation, la grande majorité du personnel de STMicroelctronics était en grève afin de marquer sa solidarité avec les 29 assignés. Une manifestation suivie d'un rassemblement devant le tribunal a eu lieu. Deux à trois cents personnes étaient présentes, en majorité du personnel de STM, mais aussi des salariés d'autres entreprises, comme Thomson, venus apporter leur soutien, ainsi que des délégués CGT des autres usines STM en France.

Les membres de la direction rennaise de STM ont été copieusement sifflés à leur arrivée et à leur départ du tribunal. Ils ont plaidé d'une part la mise en cause de la sécurité: l'accès pompiers serait entravé... alors que deux des trois grilles de l'usine sont libres! Des salariés ont tenu à témoigner lors de ce rassemblement des conditions de sécurité qui existent dans leur usine et qui sont loin d'être satisfaisantes.

Et d'autre part, comble du cynisme, les directeurs ont osé argumenter que l'action de blocage des salariés mettrait en cause de l'avenir de l'usine de Rennes, usine qu'ils programment de toute façon de fermer en mars prochain!

L'arrogance et le cynisme des patrons de STMicroelectronics se nourrissent de la complicité passive des pouvoirs publics qui, dans cette affaire, se sont bien gardés de prendre parti, que ce soit au niveau de la préfète, de la région ou du département, tous de droite, ou de la municipalité socialiste de Rennes.

Avec l'assignation en justice, ils veulent tester la résistance des travailleurs dont en fait ils redoutent la colère. Eh bien, celle-ci est montée d'un cran, et il est à souhaiter qu'elle se manifeste encore plus largement à l'avenir, et que les travailleurs de STM entraînent avec eux d'autres travailleurs.

A travers eux, ce sont tous les travailleurs et leur droit à se défendre contre les sales coups des patrons qui sont attaqués. Et il serait honteux que la direction de STM ne soit pas déboutée dans cette affaire.

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