La mobilisation de l'ensemble des élèves et des adultes du Lycée Professionnel Arthur-Rimbaud, à La Courneuve, qui a amené des représentants locaux et même le recteur d'académie à intervenir, a empêché qu'une élève soit expulsée suite au non-renouvellement de sa carte de séjour.

Ressortissante haïtienne, elle avait rejoint sa mère et ses frères à la Guadeloupe en 1994. En 2000, elle vint seule en région parisienne continuer ses études, avec une carte de séjour "étudiante". Après son BEP Carrières Sanitaires et Sociales, elle est cette année inscrite dans une formation complémentaire d'aide à domicile. Un agent de la préfecture lui ayant conseillé à tort de demander une carte de séjour "salarié", en raison des stages professionnels de cette formation, elle a dernièrement reçu un refus de renouvellement de cette carte, et a été "invitée" à quitter le territoire français à partir du 22 octobre 2003. Or, elle n'a aucune attache ni aucune connaissance à Haïti susceptible de l'accueillir.

Le motif officiel du rejet était "la situation défavorable de l'emploi dans la profession d'assistante de direction", ce qui n'a rien à voir avec le diplôme qu'elle prépare! De plus, elle a déjà une proposition d'embauche par une association d'aide à domicile, dès la fin de ses études. La préfecture a fini par céder sur le cas de cette élève, mais deux autres lycéens sont eux aussi menacés.

Ceci n'est qu'un exemple, parmi bien d'autres, des tracasseries que subissent les étrangers pour pouvoir continuer à étudier ou travailler en France, du fait d'une législation arbitraire qui les menace sans cesse d'expulsion.