Aubert et Duval : Une centaine de licenciements, 750 postes supprimés18/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1846.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aubert et Duval : Une centaine de licenciements, 750 postes supprimés

Voilà le cadeau de fin d'année de la direction d'un groupe d'aciéries et de forges à ses salariés: suppressions massives d'emplois, mutations vers d'autres usines à des centaines de kilomètres et lettres de licenciement.

Le groupe Aubert et Duval, lié à Eramet, où l'État est actionnaire à 30%, possède des usines un peu partout: la Comilog à Boulogne-sur-Mer; à Aubervilliers; à Imphy dans la Nièvre; en Auvergne autour de Clermont-Ferrand; Firminy dans la Loire; Pamiers dans l'Ariège.

L'annonce de la fermeture complète de la Comilog a provoqué la colère des travailleurs: après grève et occupation de l'usine, la direction a été obligée de lâcher du lest en augmentant nettement les indemnités de licencicement.

Les usines auvergnates sont particulièrement touchées: sur 1400 salariés aux Ancizes, il y a plusieurs centaines de postes supprimés et 90 licenciements. Chez Fortech à Issoire, on compte près d'une dizaine de licenciements. Dans ces deux villes il y a eu des réactions: grève et manifestation.

La direction étale son cynisme. Elle a des commandes, réalise des bénéfices, mais ce n'est jamais assez pour la rapacité des actionnaires. Elle réorganise les sites en les spécialisant, ce qui revient à jeter à la porte des centaines de travailleurs et, la main sur le coeur, elle propose des mutations inter-usines: ceux de Boulogne ou d'Imphy sont "invités" à venir en Auvergne.

Ce patronat de choc sait qu'il n'a absolument rien à craindre du côté de l'État actionnaire. Le gouvernement se montre complice par son silence, par les subventions accordées les années précédentes, par son refus de demander des comptes sur les sommes accordées, des centaines de milliers d'euros, par les Conseils généraux, régionaux ou dans le cadre de l'Europe.

Mais pour les travailleurs jetés à la rue, les indemnités sont dérisoires. Pour dix années d'ancienneté, ils toucheront un an de salaire, et avec trente ans de présence, vingt-sept mois de salaire. Quand celui-ci tourne autour de mille euros par mois pour la plupart des ouvriers, on mesure le mépris des patrons et des actionnaires envers ceux à qui ils doivent pourtant les profits qu'ils accaparent.

Un exemple de plus qu'il faut contrôler les comptes des grandes entreprises qui font du profit et leur interdire de licencier.

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