Marseille : Pluies catastrophiques et incurie de la Mairie12/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1845.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Marseille : Pluies catastrophiques et incurie de la Mairie

Les fortes pluies qui sont tombées sur Marseille ont transformé certains quartiers en véritables champs de boue.

La pluie et la tempête se sont abattues dans la soirée du lundi 1er décembre, et comme d'habitude le quartier du Vieux Port a été inondé car le réseau d'évacuation des eaux pluviales est de loin insuffisant.

Dans tous les quartiers périphériques, la rapide montée des eaux, qui pouvaient atteindre deux mètres par endroit, a piégé les automobilistes.

Bien sûr la pluie et le vent ont été particulièrement violents. Mais cela ne suffit pas à expliquer la catastrophe. Dans certains quartiers l'urbanisation anarchique autorisée par la Mairie, a entraîné le bétonnage des vallons, le comblement des petits ruisseaux par où l'eau s'écoulait naturellement. Il y a eu aussi le manque d'entretien du canal de Marseille, les feuilles mortes non ramassées qui ont bouché les évacuations, les gravats et les branchages laissés un peu partout.

Les bassins de rétention, chargés de conserver le trop-plein d'eau, sont insuffisants, le réseau d'écoulement pluvial n'est manifestement pas adapté.

Dans les quartiers Nord, au vallon des Tuves où un torrent de boue a dégringolé, il y a bien un bassin de rétention mais un mur a été construit déviant l'eau qui dévalait comme un torrent au milieu de la route.

C'est un véritable torrent de boue qui a dévalé le vallon de la Barasse dans la soirée du lundi 1er décembre. Dans ce quartier populaire de l'Est de Marseille, les petites maisons à flancs de collines ont été envahies par une vague de boue de plus d'un mètre qui a tout dévasté sur son passage, arrachant parfois un pan de mur, charriant des dizaines de voitures, des troncs d'arbres, de la terre et des cailloux.

En bas du vallon, un restaurant a dû être évacué par les pompiers à l'aide d'un filin car l'eau était montée en quelques minutes.

Le lendemain, le spectacle pour les habitants et les travailleurs du quartier était désolant: voitures enchevêtrées dans la rue, objets personnels étalés tout le long de la voie.

Des habitants ont dû être évacués et certains n'ont eu la vie sauve que parce qu'ils ont passé la nuit assis, grelottants, sur le toit de leur maison.

Ailleurs, dans des vallons habités des quartiers Nord, la situation a été tout aussi catastrophique.

Près d'une semaine après ces inondations, 80 foyers n'avaient toujours pas l'électricité et 87 familles se trouvaient dans des centres d'hébergement. Et, plus dramatique, il y a eu des morts et des blessés.

Cela n'a pas empêché l'adjoint au maire chargé de l'assainissement de déclarer: «Les bassins de rétention ont très bien fonctionné». Il y a trois ans lors d'un précédent orage il assurait que «la lutte contre les inondations est une préoccupation constante de la ville». Il était alors question d'investissements considérables qui porteraient le volume de rétention à 170000 m3. Mais ceux-ci n'ont pas été réalisés et les inondations de l'année 2000 bien vite oubliées.

La municipalité de Jean-Claude Gaudin a plutôt en tête les opérations de prestige, la construction d'hôtels quatre étoiles ou l'installation d'un avant port pour accueillir les yachts de luxe...

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