Manifestation des intermittents du spectacle : «Medef, ça rime avec bénéf»12/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1845.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Manifestation des intermittents du spectacle : «Medef, ça rime avec bénéf»

Près de 8000 intermittents du spectacle ont de nouveau manifesté lundi 8 décembre après-midi devant le ministère du Travail et Matignon pour exiger le retrait de la «réforme» de leur régime spécifique d'indemnisation du chômage. Sur les banderoles, on pouvait lire «La culture aillagonise» (du nom du ministre de la Culture), «No culture, no future», ou encore «Medef, ça rime avec bénéf».

Rappelons que, en juin dernier, un protocole concocté par le Medef et signé en catimini par la CFDT prévoyait de diminuer considérablement l'indemnisation des intermittents du spectacle, en instaurant des règles d'attribution beaucoup plus sévères. D'après la Coordination des intermittents du spectacle, ces nouvelles règles vont exclure 30% des professionnels du spectacle en les condamnant au chômage sans ressources. Et depuis juin dernier, les intermittents et une grande partie du monde du spectacle n'ont cessé d'exiger le retrait de cette réforme.

Malgré les très nombreuses manifestations, le protocole a été maintenu, après avoir été tripatouillé en douce pour cause d'incohérence. Il devait être présenté mardi 9 décembre devant le Conseil supérieur de l'emploi, un organisme consultatif où se retrouvent syndicats et patronat, et enfin être agréé par le ministre des Affaires sociales, François Fillon. Ce nouveau régime devrait entrer progressivement en vigueur à partir du 1er janvier prochain.

Il n'y a aucune raison de diminuer les indemnités chômage des intermittents du spectacle, car ce sont principalement les grandes sociétés de production de la télévision ou du cinéma qui ont depuis toujours profité de ce régime d'indemnisation qui leur permettait de payer moins cher des salariés avec un contrat précaire. S'il manque de l'argent dans les caisses de l'Unedic pour indemniser les chômeurs, ce sont les sociétés qui en ont profité qui doivent les renflouer. Et pour commencer, il faut retirer cette «réforme» qui, si elle s'attaque à une catégorie bien précise de salariés, vise en fait à faire accepter comme normales les diminutions d'indemnisation des chômeurs, de tous les chômeurs.

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