L’Essonne polluée au pyralène : Une catastrophe pas naturelle12/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1845.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’Essonne polluée au pyralène : Une catastrophe pas naturelle

La rivière qui traverse la ville de Corbeil, l'Essonne, a été gravement polluée. Des produits toxiques émanant de l'ancienne papeterie désaffectée se sont répandus dans la rivière. Tous les habitants de la ville ont pu le constater, il y a de cela quelques semaines.

Maire et préfet se sont très vite voulus rassurants affirmant qu'il «n'y avait aucun danger pour la santé publique» et que «tout risque toxique était définitivement écarté». Hommes politiques et hauts-fonctionnaires n'hésitent pas à mentir, considérant sans doute que la population n'a pas les moyens de comprendre!

A Corbeil vivent près de 40000 personnes et la population a le droit de savoir ce qui se passe. Les déclarations rassurantes du maire et du préfet ne suffisent pas à nous convaincre que tout danger est désormais écarté. Les dizaines de canards qui aimaient patauger dans l'Essonne, et qui sont passés de vie à trépas, ne sont plus là pour les démentir, mais pourquoi avoir interdit par deux arrêtés préfectoraux successifs, pêche, baignade et pompage de l'eau de la rivière?

S'ils avaient été un tant soit peu sincères comme ils le prétendent, maire et préfet auraient travaillé de concert avec la population et l'auraient avertie des dangers encourus; ils auraient fait une large publicité aux deux arrêtés préfectoraux sur les murs de la ville; ils auraient publié sans attendre les résultats des analyses de recherche des produits toxiques et notamment celle concernant la pollution au pyralène, produit extrêmement dangereux et particulièrement lourd qui s'imprègne dans le sol; ils auraient engagé sans attendre des poursuites contres les anciens propriétaires de la papeterie, véritables voyous, dont tout le monde connaît l'identité.

Tout le monde disait à Corbeil que cela devait arriver un jour ou l'autre. Déjà, en 2001, le jeune Saïd, un enfant de dix ans avait fait une chute mortelle, alors qu'il jouait sur le toit de cette ancienne papeterie laissée sans surveillance. Cela fait des années que ce site est livré aux pillards de friche industrielle qui agissent au vu et au su de tous. Le pillage et le transport de tonnes de cuivre contenues dans des transformateurs éventrés -qui laissent s'échapper le pyralène, liquide toxique- ne peuvent pas passer inaperçus aux yeux des autorités locales.

Aujourd'hui, on assiste à la pollution de la rivière. Des moyens légaux existent pour s'attaquer aux responsables de cette pollution. Mais le maire et le préfet entendent ménager tous ceux qui se sont enrichis avec cette usine, à commencer par la famille Darblay, et tous les faux repreneurs et vrais capitalistes qui ont fait croire qu'ils allaient redémarrer l'activité industrielle avant d'empocher l'argent, fermer l'usine, et jeter les ouvriers à la rue.

Le dernier propriétaire en date, un certain Didier Guillerme, ancien patron de la Compagnie Papetière de l'Essonne, est poursuivi par la justice... mais dans une autre affaire.

En refusant de s'attaquer aux différents patrons -de la famille Darblay à Didier Guillerme, sans oublier tous les autres aigrefins ayant trempé dans l'affaire et ayant encore pignon sur rue, véritables responsables de cette situation- le maire et le préfet s'en font tout simplement les complices.

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