Leader Price – Saran (Loiret) : Le patron persiste et signe12/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1845.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Leader Price – Saran (Loiret) : Le patron persiste et signe

Soutenues par une soixantaine de militants CGT, trois travailleuses du magasin Leader Price de Saran exigeaient leur réintégration devant le tribunal des prud'hommes d'Orléans.

Elles ont été licenciées fin octobre pour avoir soutenu, en se mettant en grève, le gérant du magasin. Ce dernier avait reçu l'ordre de la direction de licencier les huit employés de celui-ci. Il devait pour cela les accuser de vols imaginaires. Ayant refusé de s'exécuter, c'est lui qui avait reçu la première lettre de licenciement (LO n° 1840).

De plus, les employés dénonçaient au grand jour les conditions de travail et d'hygiène. Le directeur de cette chaîne de magasins du groupe Casino-Carrefour n'était pas présent, mais s'était fait représenter par un avocat qui a étalé son arrogance. Selon ce défenseur des nantis, ces travailleuses étaient licenciées pour grève illicite.

Pour qu'une grève soit légale, disait-il, il fallait que le mouvement soit «collectif et concerté». Et ce spécialiste de l'explication de texte de déclarer devant la salle en remous qu'il jugeait que les revendications n'étaient pas «collectives» car les salariées avaient dit dans leurs entretiens préalables au licenciement s'être mises en grève, l'une pour soutenir le gérant, l'autre contre les toilettes bouchées et d'autres contre l'impossibilité de prendre des pauses. Il reprochait aussi aux travailleuses d'avoir dénigré l'entreprise devant les caméras de télévision.

Le tribunal, saisi d'une procédure en référé, s'est déclaré incompétent, suggérant aux travailleuses d'engager une nouvelle procédure qui demandera au moins six mois avant d'être jugée. Mais la lutte pour faire respecter le droit de grève et le droit à des conditions de travail décentes n'en restera pas là, comme l'ont déclaré tous ceux qui étaient venus soutenir les salariées.

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