La SNCF casse du Rom12/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1845.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La SNCF casse du Rom

Selon Le Parisien du 3 décembre, dans son édition de la Seine-Saint-Denis, «certains agents de la surveillance générale de la SNCF (...) ont tenté, hier vers 2 heures du matin, d'expulser en toute illégalité un groupe de trente Roms sans papiers qui squattent un bâtiment SNCF, dans le quartier de la Plaine à Saint-Denis. (...) une fois à l'intérieur les vigiles donnent des coups de matraque dans les téléviseurs, radio-cassettes et autres effets personnels. Ils brisent les téléphones (...) ils nous ont ordonné de quitter les lieux sinon ils faisaient tout sauter», raconte une jeune Roumaine.

Autre témoignage: «Ma porte a volé en éclats à la hache. L'un d'eux en a mis deux coups dans le mur avant de nous ordonner de sortir et sans oublier de renverser de l'eau et du café sur les matelas pour nous empêcher de nous recoucher.»

Et le journal poursuit: «(...) La même équipe avait déjà fait une première descente la veille, exigeant après avoir cassé toutes les portes le départ des squatters. Les familles se rassemblent devant le bâtiment, avertissent le DAL puis les policiers du commissariat de Saint-Denis.

Les fonctionnaires confirment la totale illégalité de cette opération coup de poing (...) la SNCF reconnaît que l'opération de ses agents est totalement illégale.»

Et un jeune Tzigane d'origine roumaine conclut en ces termes «On se serait cru en Roumanie. Ils étaient déjà venus la veille en plein milieu de la nuit. Quand ils sont revenus nous avions déjà fait nos paquets; donc ces brutes n'ont rien pu casser, mais nos voisins ont eu beaucoup de dégâts (...) je ne comprends pas ce comportement. Nous sommes dans la misère. Nous ne cherchons qu'un lieu pour dormir. Nous ne sommes ni des criminels ni des trafiquants».

La SNCF promet une enquête interne et des sanctions. Mais le fait est qu'un pogrom a pu se produire à deux reprises, deux nuits de suite, à la limite de Paris, sous sa responsabilité.

L'ambiance chez les vigiles SNCF et chez certains policiers est à «casser du Rom» pour les faire partir. Oui, on pourrait se croire en Roumanie, pays où comme chacun sait le respect des droits de l'homme est un modèle du genre...

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