Fin des subventions de l’Etat : Les trams en panne de financement12/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1845.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fin des subventions de l’Etat : Les trams en panne de financement

Les subventions de l'Etat destinées à construire de nouvelles lignes de tram étaient déjà bien faibles. Cela n'a pas empêché le gouvernement de confirmer son intention de ne pas les reconduire l'année prochaine comme toutes celles des transports urbains. Il ne néglige aucune petite économie pour parvenir à bonifier les cadeaux qu'il accorde aux patrons et aux riches.

Les élections étant proches, des notables, y compris de droite, ont fait la grimace, comme Juppé, maire de Bordeaux, ou ce député UMP du Bas-Rhin qui a déclaré: «La subvention de l'État, supprimée pour Strasbourg, ne correspond même pas au prix d'un chasseur Rafale. Il est vrai que le budget de l'armée a été classé prioritaire...» Où va se nicher la grogne anti-Raffarin!

Mais le secrétaire d'État aux transports, Bussereau, lui, n'a pas d'états d'âme. Il a déclaré qu'il faudra bien que les collectivités locales «à un moment ou à un autre, prennent leurs responsabilités, soit en augmentant les tarifs, soit en recourant à d'autres ressources, qui ne peuvent être que de nature fiscale». Bref, pour pouvoir bénéficier de transports collectifs qui, de toute façon, resteront insuffisants, les usagers devront payer plus cher ou, au choix des conseils municipaux, payer davantage d'impôts locaux. Ce qui est une autre façon de les faire payer.

Ou alors, il faudra utiliser sa voiture. Et les salariés obligés de la prendre pour se rendre au travail et qui ont choisi le «diesel», pour économiser, devront payer 3 centimes d'euros de plus par litre de gazole à partir du 11 janvier prochain. Il a été dit que cette augmentation de la taxe permettrait de financer des infrastructures ferroviaires, mais en réalité, rien ne le garantit. Il est seulement prévu que cette nouvelle recette, 800 millions d'euros, servira à payer les intérêts de la dette de la SNCF. L'État, au fil des années, a refusé les budgets nécessaires pour le développement ou même simplement le maintien du service public du transport. Mais il ne rechigne pas à verser des intérêts faramineux aux banques.

D'ailleurs, le gouvernement incite les maires qui voudraient construire un tram dans les villes à s'endetter et à faire peser, intérêt et principal, le remboursement de ces emprunts sur les impôts locaux.

Grand prince, le gouvernement a claironné qu'il a négocié avec deux banques pour que soit accordé aux collectivités un taux d'intérêt de 4%. Mais un maire a fait remarquer qu'actuellement, sans l'intervention du gouvernement, les collectivités pouvaient obtenir des prêts à 2,8%! Si le gouvernement se moque à ce point des élus des grandes villes, de droite et de gauche, on peut mesurer son mépris envers la population, en particulier celle qui est contrainte d'utiliser un moyen de transport pour aller au travail ou pour en chercher.

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