Ecole Vincent-Leblanc (Marseille) : Les parents en colère exigent des bus et des accompagnateurs12/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1845.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Ecole Vincent-Leblanc (Marseille) : Les parents en colère exigent des bus et des accompagnateurs

Vendredi 5 décembre, les parents des enfants des écoles maternelle et primaire Vincent-Leblanc, à Marseille, près de La Joliette, ont bloqué l'école.

Après avoir accroché une banderole sur la porte et bloqué la grille, ils ont arrêté la circulation. Environ soixante-dix parents et le double d'enfants, massés devant l'école, exigeaient que la municipalité rétablisse les bus et mette des accompagnateurs pour que plus de deux cents enfants puissent venir en classe en toute sécurité.

Depuis juin 2002, les écoles de la rue Vincent-Leblanc sont déplacées rue de Ruffi et il faut, pour un adulte à pied, bien vingt minutes pour s'y rendre. En effet, dans le cadre du vaste programme immobilier Euroméditerranée, la mairie avait autorisé la construction d'un immeuble juste à côté des écoles. Mais dès le début de la construction les parents d'élèves s'étaient inquiétés des nuisances (bruit, poussière) et surtout des risques d'accident. Ils s'étaient mobilisés pour que leurs enfants n'étudient pas dans de telles conditions. Et la mairie avait déplacé les 330 enfants de l'école maternelle et de l'école primaire dans des préfabriqués construits exprès rue de Ruffi. C'était bien entendu provisoire...

Mais si la mairie avait accepté de se charger du transport des écoliers, elle n'avait prévu aucun accompagnateur dans les bus pour ces quelque deux cents enfants de maternelle et de primaire. Le personnel des écoles (Atsem) et les instituteurs avaient accepté de s'en charger.

Mais d'une part la question de leur responsabilité n'a pas été clairement résolue par la mairie, et surtout cela les obligeait à bousculer complètement leur travail. Le personnel (Atsem) devait commencer le ménage alors que les enfants étaient encore dans les classes, les instituteurs n'avaient plus les moyens de recevoir les parents et les enfants devaient être habillés de pied en cap bien plus tôt.

Lors de la rentrée 2003-2004, des enfants habitant à proximité de cette école en préfabriqué y ont été inscrits, ce que leurs parents apprécient.

Par contre la mairie, depuis plus d'un an, n'a toujours rien prévu pour faire accompagner les enfants venant du quartier de la Joliette. La situation est devenue intenable pour les instituteurs et le personnel, qui ont décidé de ne plus assurer l'accompagnement. Pas gênée, la mairie en a profité pour supprimer les bus du jour au lendemain: aux parents de se débrouiller! Or, la plupart d'entre eux travaillent et il leur est très difficile d'accompagner les enfants. D'ailleurs cela fait loin pour les petites jambes des enfants de maternelle et il n'y a aucun transport en commun permettant d'y aller aisément.

Les parents, indignés par cette attitude méprisante, ont manifesté à plusieurs reprises depuis début novembre. Ils sont allés en manifestation à l'école avec les enfants. Le 13 novembre ils ont manifesté devant l'inspection académique, le 24 novembre à la direction de la petite enfance, le 2 décembre à la mairie centrale, et ce vendredi 5 décembre devant la porte de l'école. L'inspecteur d'académie a bien été obligé de les écouter. Il confirmait que ce n'était pas au personnel de l'école d'assurer le transport. Mais la mairie, dont dépend le transport, fait la sourde oreille.

Pour les parents il est évident que la municipalité dirigée par Jean-Claude Gaudin se moque des conditions de vie et d'éducation dans les quartiers populaires. Elle a le culot de proposer aux parents d'assurer eux-mêmes l'accompagnement par roulement!

La mairie s'était vantée de pouvoir débourser 78,7 millions d'euros pour la coupe de l'America, difficile maintenant de faire croire qu'elle n'a pas de quoi payer des accompagnateurs et des bus scolaires.

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