Retraites complémentaires : Non à la baisse!19/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1842.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites complémentaires : Non à la baisse!

La CFDT, la CGC, la CFTC et FO se sont ralliées aux propositions du Medef et ont présenté comme «une avancée» l'accord du 13 novembre sur les retraites complémentaires. Il s'agit bel et bien d'un recul important, qui se traduira à partir du 1er janvier 2004 par une nouvelle diminution des futures retraites des 16 millions de salariés du secteur privé.

Les retraites complémentaires sont calculées à partir du montant des points acquis par chaque salarié. Ces points sont attribués chaque année, sur la base d'un taux de cotisation constant, en fonction d'un prix «d'achat» des points qui est fixé, l'un pour la caisse de salariés non-cadres dépendant de l'Arrco, l'autre pour la caisse des cadres dépendant de l'Agirc. Si la valeur du point augmente plus vite, chaque salarié, à cotisations constantes, aura donc moins de points attribués, et au final sa pension de retraite complémentaire baissera en proportion.

La principale mesure de l'accord, celle qui touche tout le monde, est le changement du mode d'acquisition des droits pour les futures pensions. Jusqu'ici le prix d'achat des points de retraite était revalorisé chaque année en fonction de la hausse officielle des prix. Dorénavant il évoluera en fonction de l'évolution moyenne des salaires réels dans tout le pays. La différence est considérable. En 2002 et 2003, avec l'ancien système, ce coût des points avait augmenté de 1,6% chacune des deux années. Avec le nouveau système, cette même revalorisation aurait été de 2,9% chaque année, soit un différentiel de 2,6 rien que sur deux ans.

Sur la base de la dernière période, celui qui partira à la retraite dans vingt ans verra ainsi sa pension de retraite complémentaire amputée d'au moins 15% par rapport à ce qu'elle aurait été avec l'ancien système, et amputée de plus de 30% s'il part dans seulement quarante ans. Ce sont bien les futures générations de retraités qui vont faire les frais de ces mesures.

D'autant que c'est la deuxième remise en cause majeure imposée depuis 1996. À cette date, c'est la revalorisation des retraites complémentaires touchées par les retraités qui a été remise en cause, dans le cadre d'un accord signé par les mêmes qu'aujourd'hui. La revalorisation des retraites versées était auparavant faite chaque année, en fonction de l'évolution de la moyenne des salaires réels dans le pays. Depuis cette date, cette revalorisation est alignée sur la hausse officielle des prix, ce qui fait que les pensions baissent régulièrement par rapport à la période précédente.

Le patronat a pu ainsi fermer la boucle. L'évolution des pensions ramenée à la hausse des prix, le prix d'acquisition des futures pensions augmenté: le total va avoir des conséquences dramatiques et va s'ajouter aux mesures imposées par Balladur et Raffarin-Fillon sur les retraites de base. Le nombre de retraités qui vont se retrouver au minimum garanti ne peut qu'exploser dans la prochaine période.

Les travailleurs ne sont pas liés par cet accord. Ils peuvent défaire demain ce qui s'est tramé dans leur dos.

Les travailleurs ont le droit de vivre décemment avec leur retraite, base et complémentaire incluses. Des dizaines d'années d'exploitation leur permettent de l'exiger. Ils ne sont pas liés par les remises en cause permanentes qui ont été marchandées dans leur dos et sur leur dos. L'addition des déficits accumulés sur les salaires, les retraites et le reste devra être présentée au patronat. Le plus tôt sera le mieux.

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